Découvrez le travail contemporain de ADAM NIDZGORSKI
ADAM NIDZGORSKI
Cormeilles en Parisis 1933
D’ascendance polonaise, Adam NUDZGORSKI est né en France, en 1933.
Ayant, à la fin de ses études obtenu une bourse, il part pour Varsovie (Pologne) en 1951 où il vit jusqu’en 1956, contribuant à y introduire le judo. A cette date, il revient en France, mais dès février 1957, il gagne la Tunisie où il devient professeur d’éducation physique à l’Ecole Supérieure d’Education Physique de Tunis. C’est en 1963, encouragé par une amie des beaux-arts qu’il commence à dessiner et à peindre pour lui-même d’abord et en parfait autodidacte. Il utilise la gouache, l’encre de chine, les crayons de couleurs et travaille à cette époque sur papier ainsi que sur des supports moins conventionnels que sont les boites d’allumettes. Il participera à sa première exposition collective à Tunis en 1965. En 1967, il revient sur Paris et travaille avec le groupe Concordance.
C’est lors de l’inauguration de la Fondation DUBUFFET qu’Adam NIDZGORSKI rencontre Alain PAUZIE. Celui-ci lui conseille de contacter Gérard SENDREY. En septembre 1992, il est invité à l’exposition collective des jardiniers de la mémoire, puis, en septembre 1994, à une exposition jumelée avec Raymond REYNAUD.
Depuis, de multiples expositions tant collectives que personnelles lui ont rendu hommage et son œuvre figure en permanence au Site de la Création Franche à Bègles, au musée d’art moderne de Villeneuve d’Ascq (donation l’Aracine), au musée de Navarra de Pampelune et à celui de l’Arté Singular à Altéa, ainsi que de nombreuses collections particulières.
« C’est l’être humain qui m’intéresse le plus, il est multiple, on peut le représenter de différentes façons et cela à l’infini. C’est quelque chose d’inépuisable, il y a tellement de doutes, de douleurs, d’envies, d’espoirs, c’est fou. On ne pourra jamais l’épuiser entièrement depuis sa naissance jusqu’à sa mort. Combien de fois l’a-t-on représenté ? C’est parfois un être triste, songeur, beau, moche, médiocre, mais toujours plein d’amour pour lui » écrit Adam NIDZGORSKI.
A l’évidence, c’est à représenter l’être humain, quelques fois solitaire, souvent en couple ou en famille, parfois en groupe plus fourni, que cet autodidacte consacre la totalité de son œuvre.
Au crayon de couleur, à l’encre de chine, à la gouache, à l’acrylique ; sur des papiers chinois, une feuille de carnet, des tickets de métro, du papier journal et même sur des tissus ; traçant, peignant, détourant, découpant et collant, assemblant et cousant ce qu’il appelle « ses peintures textiles », Adam NIDZGORSKI , peintre, danseur, Yogi s’est donné pour tâche d’engendrer inlassablement un peuple de petits personnages aux yeux ronds dont la principale occupation semble être de soudain délaisser toute activité et camper là, tétanisés comme les effarés d’Arthur RIMBAUD.
« Noirs dans la neige et dans la brume, au grand soupirail qui s’allume, leurs culs en ronds (…) ils sont blottis, pas un ne bouge, se mettent à vous regarder fixement. »
Ils sont là, hagards, contorsionnés, mutiques, venus d’on ne sait où, craintivement rassemblés au bord de la feuille de papier ou crânement campés au beau milieu, se risquant en solitaire ou bien se pressant l’un derrière l’autre dans l’agglutinat d’une communauté dolente et compassée, les bras ballants le long du corps, certains se haussant sur la pointe des pieds pour mieux regarder par-dessus l’épaule de son voisin. D’autres, plus petits, moins habiles ou plus astucieux s’encadrant entre les jambes des précédents dans l’espoir d’une visée de premier plan, les yeux écarquillés et les lèvres closes. Ils ne tendent pas la main, ne quêtent aucune aumône ni ne manifestent aucune hostilité, ne témoignent ostensiblement d’aucune misère particulière, n’implorent ni ne quémandent. NON, simplement, ils regardent.
Et, forcément, ce regard obstiné finit par nous déranger. Qu’est-ce qu’ils ont à nous regarder comme ça ? Qu’est-ce qu’ils nous veulent ? Apparemment, rien.
Ils nous regardent pour regarder. Mais soyez sans inquiétude, vous ne craigniez rien. Vous n’avez rien à vous reprocher !
En fait, vous ne faisiez que passer et, machinalement, vous avez jetez un œil.
Eux, ils bricolaient dans leur coin, affairés à ravauder quelque brocart de ténèbres …
Un regard un peu trop appuyé de votre part et, d’un coup, tout cesse. Vus ! Ils vous ont vu les voir. ça remuait, tout s’arrête. Ils redressent la tête, certains se lèvent, s’avancent les autres suivent. Vous tentez de détournez les yeux. Mais c’est trop tard, c’est à présent vous qu’ils regardent, ils se pressent les uns contre les autres et vous dévisagent fixement jusqu’à ce que, le malaise venant, vous vous sentiez dans l’obligation de baisser les paupières.
, pas fait exprès. Longtemps, sans qu’il soit besoin de vous retourner, vous le savez, ils sont là têtus, butés à vous regarder encore et encore ….
Plutôt que BRUT, genre d’auteurs auquel on l’a parfois assimilé, il faudrait dire qu’Adam NIDZGORSKI qu’il est tendre, doux et poli comme on le dit de la pierre éponyme, celle qui s’oppose à l’autre, la taillée. Et si ses personnages à la mine déconfite, avec leur aspect « attendrissant de fortuité résignée » ont parfois le triste sourire des figures chaissaquiennes, c’est qu’Adam NIDZGORSKI, saisi d’un doute au plus fort de son travail, prie parfois Paul KLEE et Gaston CHAISSAC de bien vouloir l’aider à prolonger le trait.
(D’après Alain BOUILLET : La puissance fragile d’Adam NIDZGOSKI Cannes-et-clairan, éditions Encre et Lumière, Septembre 2004)
« C’est l’être humain qui m’intéresse le plus, il est multiple, on peut le représenter de différentes façons et cela à l’infini. C’est quelque chose d’inépuisable, il y a tellement de doutes, de douleurs, d’envies, d’espoirs, c’est fou. On ne pourra jamais l’épuiser entièrement depuis sa naissance jusqu’à sa mort. Combien de fois l’a-t-on représenté ? C’est parfois un être triste, songeur, beau, moche, médiocre, mais toujours plein d’amour pour lui »