Découvrez le travail contemporain de André Mertz
Photographe publicitaire depuis 1978, j'ai commencé mon travail artistique suite à la rencontre avec Lucien Clergue. L'outil informatique m'a permis de casser la réalité et de reconstruite une autre réalaité
Peindre, photographier les corps jaillissant de la femme en tous ses états pour faire durer le désir c’est ce que je tente de réaliser. je fais durer et fixe ce qui sans cela n’aurait d’existence immédiate. Mes héroïnes érotiques ne cessent de tendre les pièges fomentés par le créateur. Je les saisis souvent dans l’élan ou le secret. A une langue du corps répond la mienne. Mon approche tente d'infuser dans les corps une matière et un mouvement. Une double corporalité surgit. Elle conjugue l’élan du sexe et celui de la vision artistique. Les corps s’exaltent dans la prolongation de cette étreinte. Compénétration organique et mentale. Sa perception, sa sensation. ( interprétation d'un texte de JP Gavard-Perret
Mon propos n’est pas tant la représentation d’un corps de femme nue , ni la vision réaliste d’un paysage aquatique, mais la possibilité qu’offre le travail numérique pour tenter de représenter mon univers personnel de rêves. Faire passer le spectateur du réel au rêve, voilà ce qui résume au mieux mon travail !
Tenter de faire partager l’instant où le temps semble s’arrêter devant la beauté du corps de la femme jouant avec les reflets de l’eau, avec le vent ou bien avec la lumière, ou bien tenter de capturer les motifs de l’eau, sans doute porteuse de mémoire, voilà ce qui me motive. Ne pas se contenter de la réalité, briser le miroir, découvrir la photo cachée derrière la photo, ne pas se satisfaire de la réalité d’une chair mise à nu, mais au contraire découvrir une autre réalité, voici mon ambition.
« Photographe et poète, voici notre seule ambition …» (L. Clergue)
Je revendique (modestement !) moi aussi cette expression, et si la technique numérique me permet de transgresser l’incontournable réalité, je trouve là une liberté qui était sans doute, jusque-là, presque uniquement réservée aux peintres. Quelle joie de forcer la couleur jusqu’à ressembler à celle de l’émotion ressentie à la prise de vue. Quel pouvoir de modifier l’aspect de la chair pour ne laisser place qu’à une « matière charnelle » quasi irréelle.
Christian Gattinoni, professeur à l’Ecole Nationale Supérieure de Photographie d’Arles écrivait récemment :
« Pratique impure, la Photographie s’acoquine avec les arts plastiques comme avec le spectacle vivant pour documenter nos légendes individuelles et collectives ».
La technique pour la technique est une voie sans issue, si elle sert à faire partager mes rêves, je l’utilise sans hésitation ni fausse pudeur.