Découvrez le travail contemporain de Bernard FORTI
J'ai commencé à peindre relativement jeune. Je devais avoir 12 ou 13 ans. Ce fut pour moi l'occasion de m'affirmer dans un domaine que je découvrais et qui me procurait beaucoup de joie.
En classe de troisième mon professeur d'arts plastiques, Henry Girard ("Henry le Chénier" de son nom de peintre), m'invita à lui montrer mes productions. Ce que je fis...
En regardant une de mes toiles intitulée "procession", il proposa de me suivre et de me donner, si je le voulais, des cours particuliers.
Peu de temps après, il m'invita à l'accompagner dans son atelier situé non loin du centre de Marseille. C'est alors que je découvris, émerveillé, les nombreuses toiles réalisées par mon professeur. Spectacle éblouissant et grandiose !
Sa peinture était chaude et expressive, une sorte de synthèse entre l'abstrait et le figuratif. Les couleurs exprimaient la provence, ses odeurs, sa forte chaleur, sa lumière, et ses personnages, un peu à la façon de Paul Cézanne. Voilà le souvenir que je garde encore de ces instants inoubliables.
Malheureusement mes résultats scolaires ne me permirent pas de continuer mes études au lycée Saint Charles et du même coup, mes cours particuliers prirent fin et avec eux les conseils avisés et désintéressés de ce grand peintre.
A la suite de cette expérience, je compris qu'il fallait être prêt à payer le prix pour obtenir ce qui nous est cher. C'est ce que je fis en reprenant mes études avec sérieux au collège "Lacordaire". Je réalisais que pour peindre en toute liberté, il valait mieux que je m'oriente vers une activité susceptible de me laisser du temps et des finances suffisantes pour réaliser mon rêve.
Mon objectif était désormais le bac, pour être à même de suivre des études d'arts plastiques à Aix en provence et à la faculté de Luminy de Marseille, dans la perspective du professorat. Ce fut effectivement ce vers quoi je me dirigeais.
Durant ces années d'études je louais un local non loin de ma famille qui me servit d'atelier. Pendant cette même période je participais à un concours de peinture qui devait avoir lieu dans le vieux quartier du panier (le "Montmartre" de la ville phocéenne). L'épreuve consistait à peindre un endroit du quartier de notre choix et sur le vif.
Instalant mon chevalet dans une ruelle, je me mis à peindre en même temps que bien d'autres, qui comme moi luttaient contre un bon mistral, essayant tant bien que mal d'immortaliser ces coins de rues colorés et animés. Au final, je fus sélectionné et gagant du prix, m'offrant la possibilité d'une exposition à la galerie Chappaz. Ainsi furent mes débuts artistiques...