Découvrez le travail contemporain de Cati
Cati s'est lancée dans un nouveau monde professionnel en rejoignant l'institut de Peinture Van der Kelen à Bruxelles. C'est là qu'elle a acquis et affiné les techniques du faux bois, du faux marbre et du célèbre glacis flamand. Récompensée par une médaille d'or, elle a commencé à libérer pleinement sa créativité. Aujourd'hui, son travail est salué et admiré à l'échelle internationale, faisant d'elle une artiste dont le talent est reconnu aux quatre coins du monde.
Résidence d’artiste :
- « Sur les traces de Joan Mirò », écoles maternelles de Saint-Martin – Antilles 2019
Vente aux enchères :
- La Galerie, Colette Nimar – Hôtel l’Impératrice, Martinique – Antilles 2019
- « Cent œuvres pour une œuvre », Vente aux enchères d’œuvres d’art contemporain au profit de la lutte contre les leucémies, Hôtel des Ventes – Cannes 2007 & 2009
Expositions :
- BELGIQUE, CANADA, ESPAGNE, FRANCE, JAPON, MARTINIQUE, MONACO, SAINT-BARTHÉLÉMY, SAINT-MARTIN / SINT-MAARTEN, SÉNÉGAL, USA
"Mon monde est fait de désir, de féerie et d'imaginaire...
La nature, au gré de ses saisons, guide mon intuition, mes humeurs, mes couleurs... ses matières inspirent (respirent) dans les couches successives et sa force envahit la toile...
La profondeur est faite de légèreté, la sérénité de puissance...
Ainsi de nouveaux mondes naissent et chacun, qu'il soit aquatique, végétal ou cosmique, enivre par sa perception, bouscule par l'émotion, étonne par ses odeurs ou libère une attente...
Mon monde est fait de sourire, de douceur et d'un brin de mutin...
L'amour de la vie donne des ailes, la lumière montre un ailleurs...
Mon chemin est fait des saveurs de la découverte & du jeu du rêve... pour transmettre l'esprit du monde par le regard..."
Cati
"My world is made out of desire. It was enchantment and imagination...
Nature, along with seasons change, guides my intuition, my mood, and colour selections... Its material is inspiring (is breathing) within the superimposed layers and its strengh infuses excitement into each canvas...
The depth is made of lightness and powerful serenity...
So new worlds spring up and each of them, either aquatic, vegetable matter or cosmic, is dizzing perception senses and turning upside down emotions or releasing expectations...
My world is made of smiles, sweetness and a touch of playfulness...
Love for life gives wings, while light shows a somewhere...
My way is made of discovery flavours and dream games... for transmitting the world spirit at a glance...”
Cati
Étranges objets du désir
Avril 2010
Par Jean-Paul Gavard-Perret
Cati Burnot, alias « Cati » déploie sa puissance créatrice surtout dans ses peintures et ses sculptures. Loin de toute narrativité, l’artiste fait parler le propre langage de ces deux techniques. L’une et l’autre nous plongent dans un abîme de complexité. Toutefois la féminité des formes rondes y prend la plus grande place même lorsque ses sculptures proposent d’étranges érections. Chaque fois la rondeur est de mise. À travers boules, cercles, anneaux, l’image prend corps. Surgit une sorte d’animalité ou plutôt un élément viscéral qui ne propose rien de bestial. Cati évoque comme elle l’écrit « le jeu du rêve pour transmettre l’esprit du monde par le regard ». Mais ce regard et ce monde répondent de principes féminins qui rendent l’œuvre inimitable. Il faut donc entamer la descente aux enfers ou au paradis de la félinité et de la féminité.
Dans les sculptures, les masses sont charnues, imprévisibles mais dans le sombre elles creusent l’opaque et nous forcent à divaguer. Dans les peintures, les cerclages se succèdent. L’œuvre emporte dans sa tendre cruauté et sa douce violence. D’autant qu’avec Cati on ne se situe jamais dans la nostalgie ou dans les faux-semblants. La profondeur de la peinture naît d’une douceur particulière. Sa sérénité provient non d’un laisser se faire mais d’une reprise et d’une forme de bouclage et de sevrage au sein même de l’étendue. Donner à voir le monde même et surtout un nouveau monde à la fois aquatique, végétal et cosmique passe par cette force de construction. Elles ouvrent dans leurs cercles rouges à une attente, à une émotion pleine d’énigmes.
Apparemment Cati laisse des interstices béants, mais afin que dans une sorte de liquide amniotique les formes en gestation prennent et trouvent toute leur puissance. On sent à travers une telle « langue » le corps qui parle sa féminité. Le feu se mêle à l’eau. Se voient par transparence les ombres de l’infini silence. S’éprouvent dans l’épaisseur les émois de la vie. Le trait du pinceau parcourt la gamme des couleurs. Et l’on imagine l’artiste, le regard penché sur la toile laissant courir son pinceau pour inscrire sa bonne aventure et les talismans de l’alphabet des jours.
On peut parler de l’oxygène de telles peintures. Comme si quelque chose se dévoilait malgré l’artiste et qu’il n’appartiendrait pas de connaître. Il ne s’agit pour autant d’un effacement calculé mais d’une forme de dilution ou de décoction de la présence. Elle devient par cette transsubstantiation le prélude à un entretien infini des œuvres. Ces dernières esquissent une remontée essentielle. Celle d’une adresse égarée et de l’envoi – dans l’acception médiévale du terme. Paradoxalement et même si son esthétique n’a rien de réaliste Cati va donc au cœur des choses. Ses séries de prises nues, dépouillées mais riches en chantournements équivoques trouvent un équilibre entre l’ellipse – tournée vers la restriction des formes – et l’énoncé complexe – tourné vers le milieu où ces formes baignent.
Reste la nécessité du secret et l’impératif de l’image entre le corps de vie et le corps de la toile – ce qui est paradoxalement ici – un peu la même chose. Le geste de l’artiste plonge dans les territoires dont elle nous fait toucher les principes. En ceux-ci comme l’écrit l’artiste « L’amour de la vie donne des ailes, la lumière montre un ailleurs ». On pourrait presque parler de mosaïques troublantes pour ces œuvres qui affirment une double transparence : celle de soi à la nature, celle de la nature à soi.
Cati est capable de montrer ce que l’on s’est refusé à voir en étant trop sûr de notre mâle-ignité. L’artiste crée comme par éprouvette ou « sous X » un portrait du monde tel que nous l’avons jamais vu. Sans doute (ou qui sait ?) parce qu’il nous gêne et que l’inconscient de mâle a du mal à s’y faire. L’artiste cherche en effet ce qu’ignorent les hommes. Elle les ramène à l’ouverture dans l’instant du premier accord. La netteté de son cerclage devient un seuil. Elle devient aussi l’assise sur des étendues, des lagunes. Du compact au fragment, de la transparence à l’incision se joue l’aventure inaccessible de l’être, du destin de ses traces. D’où chez la créatrice l’approche d’une « conjugalité » nouvelle, d’un devenir inédit. Flux persistant, dispersion insistante. L’image refait surface éparse et homogène. Faille (ouverture) et présence restent en une confrontation communicante.
Jean-Paul GAVARD-PERRET
Né en 1947 à Chambéry, Jean-Paul Gavard-Perret est maître de conférence en communication à l’Université de Savoie. Il poursuit une réflexion littéraire ponctuée déjà d’une vingtaine d’ouvrages et collabore à plusieurs revues.