Découvrez le travail contemporain de Delage
La notion de transformation est au centre de ma pratique artistique. Qu’elle opère à un niveau micro ou macroscopique, réel ou imaginaire, j’essaie de la traduire en images ou, plus exactement, de les laisser émerger sur la toile ou sur le papier. En jouant avec les couleurs, je cherche à me synchroniser avec les grandes transformations naturelles, comme la photosynthèse ou le cycle de l’eau, à découvrir une sorte de mémoire chromatique au cœur du vivant et de la matière. La gestuelle, dans la continuité de l’action painting, met en mouvement la couleur, installe un rythme. Entre méditation et accident, des formes se révèlent et, le plus souvent à l’aide du pochoir et du collage, s’agencent, se superposent, pour enfin cristalliser le processus dans une image, figurative ou abstraite. La tension entre la géométrie plane des formes découpées et les jets spontanés de peinture instaure un dynamisme qui continue de vibrer : le cycle de transformations se poursuit dans l’œil de celui ou de celle qui regarde. À travers les étapes de la création, de l’expression libre sans sujet ni objectif précis à une expression plus dirigée, une dimension symbolique élémentaire, qu’on pourrait aussi appeler archétypale, apparaît, qui laisse place à de multiples interprétations.
Les vêtements peints que j’ai créés durant ma carrière de concepteur vestimentaire (1982 à 1989) ajoutaient le volume et la dimension corporelle à cette même recherche chromatique et formelle, qui reste, avec la dimension symbolique, un des fils conducteurs de ma pratique artistique. Mon art-à-porter se voulait, en outre, une expérience transformatrice autant pour le peintre en moi, qui devait penser en trois dimensions, que pour la personne qui désirait, grâce à une pièce unique, modifier son image sociale.
J’utilise la photographie surtout pour faire ressortir le caractère abstrait de la nature et de l’environnement urbain, en cadrant des détails avec des angles de vue inusités et des gros plans qui oblitèrent ou métamorphosent le sujet. Certaines photos peuvent servir d’inspiration à ma peinture.
L’Interface 55 Icônes
Mes recherches, amorcées il y a quelque trente ans, sur les dimensions psychologique et symbolique des couleurs et des formes, m’ont amené à inventer un jeu de 55 images abstraites, basé sur la complémentarité des couleurs et la relation entre le fond et la forme (Gestalt). Par la suite, après des années d’expérimentations, j’ai conçu des installations autour du jeu et de ses variantes, L’Interface 55 ICÔNES, qui ont pour but d’utiliser l’imagination comme vecteur de communication. Dans une démarche pluridisciplinaire qui combine animation, interface imagée, jeu de table, castelet et marionnettes pour les enfants, vidéo, j’ai multiplié les interventions auprès de publics très variés, à Montréal, à Toronto et à Paris. C’est ainsi que je me suis tout naturellement intégré dans le courant de l’art relationnel.
L’exposition Mes 50 ans de création artistique
L’exposition couvre 50 ans de pratiques artistiques variées, mais toutes reliées à ma fascination pour la couleur dans toutes ses dimensions, symboliques, psychologiques, physiologiques ou physiques. Elle comprend un choix de mes peintures, dont quelques-unes des premières, des albums souvenirs de la tournée L’Eau une nature propre et des animations sur la protection des ressources en eau de l’OBNL dont j’étais le directeur général, des aquarelles, des photos de mode, des vêtements, deux stands de L’Interface 55 ICÔNES, le jeu de table et quelques photos qui ont inspiré certains tableaux.
Vernissage de mon expo de peinture 50 ans de création artistique
https://youtu.be/NqTFB93V5xA
Démarche artistique de Michel Delage
www.peinturesmicheldelage.com
Pour ceux qui méditent sur la notion d’infini et d’incommensurable, il y a souvent une phrase clef qui sert à la fois à définir la profondeur d’un tel sujet et à créer un port d’attache conceptuel dans une pratique artistique. Dans mon cas, le phénomène de transformation, qu’il soit physique ou imaginaire, me fascine. Et pour essayer de le capter, voire de le comprendre, j’essaie de le traduire en images. Bien entendu, certaines transformations, comme celles reliées à la faune et à la flore, sont plus faciles à interpréter. Mais pour d’autres, qu’elles soient microscopiques ou macroscopiques, il faut une valeur témoin qui devient une sorte « d’unité de mesure » : les couleurs comme la forme supporte tous les types de transformations. La fait de jouer avec la couleur m’aide à me synchroniser avec les ondes visibles. Par des gestes saccadés et répétés, par la superposition de gouttelettes plus ou moins grosses, par différents jets de peinture sur la toile, je découvre une sorte de mémoire chromatique ayant participé au développement et à l’organisation de la matière. La terre (l’organisation de la matière) transforme notre corps dans le sens qu’elle modifie sans cesse l’ordre et la structure de notre monde physique. La couleur (les ondes visibles du spectres électromagnétique) concentre notre mouvement dans le sens qu’elle remet le monde physique dans une certaine fluidité magnétique où résident l’inconnu et le merveilleux de toutes transformations. De là, cette dichotomie apparente dans mes oeuvres où la géométrie plane d’espaces découpés est circonscrite par des jets de peintures.
Delage artiste peintre https://youtu.be/e6kvyC_N_RM