Découvrez le travail contemporain de Dominique Joyeux
Née à Poitiers, j’ai vécu dans de nombreux pays d’Outre-Mer. En arrivant en Guadeloupe, la lumière m’a éclaboussée : ce fut un déclencheur. Je me suis formée au dessin et à la peinture dans des ateliers aux Antilles, dans le Pacifique Sud et en Corse. Mes voyages ont influencé ma carrière professionnelle et inspiré ma peinture : d’abord psychothérapeute au service des enfants autistes, j’ai nourri mon imaginaire de peinture et de poésie. Devenue professeure de Lettres, j’ai poursuivi ma quête artistique et accompagne chacune de mes œuvres d’un texte explicatif.
Après la Corse, quatre ans dans le sud de la France et je reviens près de Lyon. Je me consacre exclusivement à la peinture depuis 2012 et ai commencé à exposer en 2014.
J’élabore des peintures abstraites évoquant la vie océane et la transmission dans des œuvres où la présence humaine surgit parfois.
Des espaces colorés cernés d’un serti évoquent la microbiologie et les continents en mouvement. Si la recherche des couleurs caractérise mon travail, j’offre au regard aussi bien des toiles acryliques à la matière abondante que des toiles où les glacis à l’huile cernés d’acrylique sont soutenus par une démarche très graphique. J’aime aussi travailler en épaisseur, au couteau et j’expérimente des peintures où j’inclus des fibres naturelles tricotées sur bois ou sur toiles.
Ma signature est le cerné qui souligne les aplats colorés se détachant sur des fonds colorés lumineux ou blanc éclatant. J’écris aussi : il faut lire mes tableaux comme des métaphores ouvrant notre horizon.
Il faut absorber la couleur, la laisser entrer en soi, couler dans nos veines et réveiller nos émotions. Car c’est de la lumière dont nous avons besoin, de lumière et d’authenticité.
Ma démarche est avant tout spontanée : je pars d’un mouvement pictural libéré ou d’un graphisme instinctif à partir duquel je dégage des formes susceptibles d’entrer en relation. Je laisse l’œil guider la main et retravaille ensuite jusqu’à trouver un équilibre. Lors de ces premiers tracés, je laisse ma main aller sur le papier, dessinant des formes sans intention particulière ; puis je fais un choix, je retravaille le graphisme, évalue quelles formes pourraient communiquer sur la toile. Les formes obtenues peuvent être vues comme de petits mondes. J’ai ainsi défini des espaces qui vont prendre vie sur la toile et c’est à ce moment-là que le sens se précise. Quelle que soit mon approche, c’est la couleur qui fait l’unité de l’ensemble de mon travail. Je procède à des recherches sur mes couleurs depuis longtemps et j’obtiens maintenant des résultats aussi éclatants à l’acrylique qu’à l’huile. Quand vient le moment de choisir les couleurs pour une toile ébauchée, je commence par celle qui m’inspire et peut m’emmener vers une harmonie intéressante. Puis je sélectionne les camaïeux ou des opposés jusqu’à ce que les couleurs communiquent.
Mes couleurs, tendres camaïeux et couleurs vives, préparées à partir de pigments, viennent rythmer cet élan. Je les dépose sur ces motifs réalisés à partir d’une recherche graphique visant à faire communiquer les formes entre elles. Ces aplats peuvent être à l’huile ou à l’acrylique : dans ce dernier cas, je procède en respectant une tradition ancienne en superposant des glacis entre lesquels j’interpose un vernis. Chaque espace coloré est cerné d’une couleur sombre au couteau qui vient constituer une « membrane » pour les formes cellulaires, les océans, les continents divagants. Cet effet de vitrail permet une circulation entre ces petits mondes qui résonnent les uns avec les autres sans se heurter. Ce travail s’inscrit dans mon désir de rencontre et d’harmonie. Et parfois, presque à mon insu, une forme vient souligner les préoccupations liées à notre humaine condition. J’assume que ces allusions à la réalité entrent dans une œuvre abstraite. Le rendu des couleurs, l’arrondi des formes séduit l’œil et le cœur : la lecture du sens s’en trouve adoucie quand le propos est plus grave. La plupart du temps je réalise mes peintures d’abord à l’acrylique avant de reprendre ce travail à l’huile qui apporte un éclat et une belle profondeur.
Le fond peut être coloré et travaillé dans la même technique. Ou je choisis de faire les motifs se détacher sur un fond blanc structuré au couteau. Plus récemment j'ai mis en perspective des tableaux sur fond bland et d'autres sur fond noir.
Je propose des peintures sur toile et sur bois dans des formats très variés allant du 20/20 au 145/115 en passant par les formats 70/100 et 80/100. Quelques formats ronds, des ovales, des carrés.