Découvrez le travail contemporain de EICOE
Tel un poème visuel des errances existentielles de ma vie, vision d'un monde qui m’a meurtri, bousculé, transformé et m'a façonné me rendant chaque jour le chemin de la vie plus fécond.
J'explore à travers ma technique la vie du monde comme un territoire vierge rempli de fantômes en devenir relié à l’espace temps. Je promène mon œil sensible et émerveillé de tous ces résidus rétiniens que j’explore dans mon travail, mes photos. Voici la vision de ma réalité
Dans la lignée de Bernd et Hilla Becher, regardeurs d’un monde édifié et abandonné par l'homme chronophage, je me fais, à travers mes images, percepteur de la poétique urbaine sous toutes ses formes. Transformation frustrante bien souvent dotée de non-sens. S’infiltrant dans mon travail, la solitude, l’isolement donnent à entendre le silence de mes errances. De ces instants mélancoliques où le paysage de la vie se transforme, la ville, se dénudant de ses anciens atours, révèle son squelette très vite recouvert par une nouvelle esthétique, nouvelle architecture urbaine, un autre mouvement ou une autre expression formelle ou émotionnelle.
J’offre à voir des images qui se démultiplient, créant des diptyques, triptyques ou polyptiques d’objets ou silhouettes flirtant avec l’immensité du ciel. Comme dans une estampe japonaise où le ciel tient une place plus importante que tout autre élément. Élément physique constitutif de mes images, je tends vers une captation philosophique du ciel à la manière du grand maître Hokusaï. Modestement, je m’inspire de la technique du grand maître inventeur du manga.
À l'aide du médium photographique, je joue avec les temps de pose afin de faire apparaître le mouvement à travers la duplication des formes, l'effet de glissement et de répétition. Je cherche à fixer un moment éphémère, soit un phénomène naturel très bref comme l'éclair dans son œuvre « L'Orage sous le Sommet de la Montagne », soit une action humaine comme dans « Ushibori dans la province de Hitachi », où la scène est d'une quiétude parfaite : un seul bruit et un seul mouvement, celui de l'homme qui verse dans le marais, l'eau qui a dû servir à la cuisson du repas, et provoque par ce geste l'envol des hérons.
Cette représentation d'un instantané, d'une impression fugitive est caractéristique de « l’Ukiyo-e», image d’un monde transitoire et flottant dans l’espace et le temps.
Loin de me comparer au grand maître, chaque jour je travaille intensément afin de capter au hasard de mes pérégrinations l’image pleine d’émotion que peuvent m’offrir la ville et la vie.
