Découvrez le travail contemporain de Georges FLEURY
MONOCHROME BLANCGeorges Fleury réinterprète et actualise une icône de l’art abstrait. De la radicalité d’un geste artistique emblématique du 20ème siècle, il retient une démarche de dépassement de la tradition picturale. La technique de la peinture monochrome est ainsi appliquée à des sujets figuratifs, en l’occurrence des collages alliant images et messages, apportant un nouveau rythme de lecture. La matière blanche du monochrome y est déclinée, détournée, exploitée dans ses nombreuses possibilités : touches (« Cotonneux »), taches (« Taches blanches »), résille (« Tendresse »), trame, tourbillon (« La ville »), dripping, pluie (« La pluie tambourine »), pâleur (« Désir d’avenir »), lignes, vagues (« Immobile, un instant »)… Présenté ainsi, l’œuvre de Georges Fleury est un voyage à travers le temps et l’espace. Il nous invite à imaginer d’autres histoires, l’usage du monochrome tendant à nous tirer de la réalité pour nous transporter vers une dimension abstraite. C’est une prise d’altitude par rapport au sujet, à la ville (« Morceaux de mégapoles »), au paysage (« Brocéliande »), rappelant la position du voyageur derrière le hublot d’un avion passant la couche de nuages, ou à la barre d’un navire tirant vers le large, n’ayant plus qu’une perspective parcellaire de la surface de la terre ou du continent. Le monochrome blanc selon Georges Fleury semble fonctionner à l’instar d’une thérapie. Apaisant, floutant la lourdeur du temps contemporain, tantôt dramatique (« Voir Lampedusa et mourir »), tantôt joyeuse (« Noël ! Noël ! »), l’œuvre se conçoit par strates superposées, telle la mémoire. Les époques archéologiques s’accumulent, mais la neige recouvre tout. « Page blanche » en serait la dernière étape clinique, bandes de gaze magnifiées qui guérissent, ou partition en attente d’une nouvelle symphonie... Julia Guillon, historienne d’art Paris, 28 novembre 2013 - Tous droits réservés