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Des petits papillons informes qui font vibrer l'ampoule sous la tonnelle, l'été; je m'en sentais proche, enfant. je voulais voler vite. Pour ça, il n'y avait que la piscine. Quand j'ai plongé la première fois dans l'eau, ce n'était pas pour nager. Je voulais m'approcher d'un monde nouveau, martelant et sourd comme un hall de gare, voluptueux comme un pont de navire venteux. J'ai nagé au fond un moment et puis j'ai compris que je n'envirais plus jamais les moucherons de tonnelle. Je préférai faire la raie. Adolescent, je me terrais dans le grenier familial pour me chauffer au feu des diapositives sur l'écran déroulé. J'y créais un monde minuscule mais vu de près, un monde pacifié. Il a fallu sortir un jour. J'ai trouvé le monde dont je rêvais. Il était vert, fait de sable et de mer. La consolante bruisse d'écume à longueur de plage. Elle m'apaise toujours et encore. Ce monde s'étend de la Bretagne chérie à d'autres terres lumineuses. J'y croise des gens qui me parlent et auxquels je sais répondre, parfois. A bien me souvenir, les petits films en super-huit de dessins animés constituèrent mes premières contines et la photo, mon coffre à bijoux. D'autres ont fait des colliers de nouille et s'en souviennent. j'ai du en commettre aussi. Je n'ai gardé en mémoire que les photos carrées, mal cadrées et bougées de mes émerveillements. Ça dure.