Découvrez le travail contemporain de Jean-François GARCIA
Qui suis-je ? Suis-je ce que j’étais, un enfant sage. Suis-je ce que je suis devenu, un adolescent en crise.Ma vie n’est faite que de constructions, déconstructions, bric à brac de souvenirs vivifiants. Je n’ai jamais su quoi faire, je ne sais pas qui je suis. Dans ma bulle de verre, je résiste à l’ennui.Qui serais-je ? Nul ne sait. Je serais l’addition des expériences passées, le résultat de toutes mes conneries d’adolescent en crise.Ma vie future sera fondée sur des complications, les mailles se resserreront, je n’aurais pas le temps d’en découdre avec moi-même, à savoir qui suis-je, un quotidien pressant.C’est donc maintenant où jamais, de tenter le tout pour le rien, je suis, je suis…Je ne sais pas. Il ne faudrait peut-être pas répondre à cette question cruciale et existentielle, ainsi j’aurai toujours une issue de secours. Je peux donc entrevoir l’avenir sans crainte, car je ne connais pas la peur des profondeurs, et si par malheur, il m’arrivait malheur, je sais voler. Je suis insaisissable, inaltérable, indémodable. Je suis … jeune. Me croyant éternel, j’ai appris tout de même, que je pouvais mourir demain.Je suis jeune et je profite de tous les instants présents, comme si chaque jour était le premier matin du monde. Chose bien plus facile à dire qu’à faire ! Surtout que je ne suis pas un lève tôt. J’ai eu la chance que beaucoup n’ont pas : avoir du temps. Mais rares sont les moments nous appartenant. Une naissance, un mariage, un décès sont des évènements marquants, où pour un instant tout s’arrête, spectateur d’un duel entre la vie et la mort.Je veux être totalement intégré dans mon histoire, en être le protagoniste. Ne pas faire pâle figure, représenter les repères que je me suis créé autour de moi. Appartenir à mon espace,Appartenir à mon temps, fuir la mode pour mieux la comprendre.J’aimerais à mon âge, être le précurseur de mes besoins et de mes envies. Avons-nous vraiment le choix, quand tout est téléguidé, télécommandé, télévisé, un mauvais air de télé réalité. L’œil du grand frère nous surveille, « suit la ligne blanche, au fond du couloir, le parloir ». La liberté passe-t-elle par l’emprisonnement ? Pour être rassasié, il faut avoir connu le manque. Enfin, « regarder la télé est une perte de temps », je répète : « regarder la télé est une perte. »