Découvrez le travail contemporain de Frederick MAROSELLI
Libre, indomptable,allergique aux modes et à la pensée unique, Frédérick Maroselli est un sculpteur totalement atypique.Initié à la sculpture par Albert Féraud et assistant de l'artiste de1969 à 1980, il évolue à Paris dans le monde de la sculpture contemporaine et du mouvement abstrait orchestré par divers artistes dont César.Il fréquente l'atelier Meth de Penningen et Jacques d'Anddon, l'Académie d'Art Roederer et l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts de Paris et parfait ainsi, chez les plus grands, sa formation artistique.Un passage dans l'atelier de César et Charpentier de 1973 à 1976 le confirme dans ses goûts et ses désirs. Polyvalent et passionné, il participe à la réalisation de sculptures monumentales en acier inox, travaille en collaboration avec diverses firmes photographiques à la création de sculptures mouvantes et exécute pour Givenchy des flacons de parfum. Ce parisien pure souche affirme un goût prononcé pour l'indépendance. Le monde de l'abstraction lui permet de s'évader totalement et de laisser libre cours à sa créativité débordante."L'abstraction" souligne Frédérick "efface les contraintes de la représentativité. Elle est le domaine de l'infini et offre un espace de liberté incommensurable". Pour ce caractère fort et impulsif,cet univers est essentiel à son épanouissement. Attiré par les multiples possibilités de l'acier inoxydable, il réalise ses premières oeuvres monumentales."La sculpture" précise l'artiste "est toujours montée sur le terrain.C'est comme la végétation, elle doit pousser sur place. On part d'une idée générale qui évolue selon les exigences du lieu et le ressenti du sculpteur. Sur le terrain nous pouvons appréhender les volumes et réagencer les moceaux afin de créer une véritable harmonie". L'artiste réalise au préalable une maquette en acier inox. Les différentes pièces sont ensuite exécutées en atelier et transportées sur le lieu du montage. L'acier inox est un matériau très dur qui nécessite souvent un outillage industriel. Cisailles, meuleuses, cintrueuses et plieuses font partie de la panoplie du sculpteur. "Le côté vivant de l'acier est obtenu par le dégraissage et le brossage des pièces" indique celui-ci. "Le brossage permet d'obtenir certains reliefs sur lesquels jouse la lumière. Il donne également des effets d?optique." Après avoir creusé,bétonné l'emplacement de la sculpture et posé l'armature qui offrira les points d'ancrage, le montage de cette dernière peut commencer. En fonction de la sensibilité du sculpteur et de l'espace,les piéces seront assemblées, soudées pour donner le meilleur d'elles-mêmes, capter la lumière, prendre possession du lieu et s'épanouir dans un jaillissement de formes étonnantes. "L'acier est un matériau qui me plaît" souligne Frédérick "car il faut l'apprivoiser. Il offre une liberté d'expression exeptionnelle mais paradoxalement apporte de nombreuses contraintes. J'aime ce combat perpétuel avec la matière.J'apprécie ces matériaux de récupération car on peut créer à partir de formes insolites existantes ou transformer totalement les pièces. Les possibilités sont infinies.".Qu'elles soient monumentales ou de petites tailles,les oeuvres de Frédérick Maroselli semblent "vivre" et rayonner intérieurement. Enveloppées de courbes sensuelles ou hérissées de formes arrogantes, pliées, plissées, patinées ou émaillées, elles se jouent de la lumière et du lieu pour mieux nous interpeller, nous séduire et nous faire rêver."Le rôle de la sculpture" indique Frédérick "est de faire rêver mais également d'inciter à la réflexion et de permettre à chacun d'ouvrir des portes". Un parcours interressant qui risque de secouer nos neurones pour notre plus grand bien.Marie-Jo GACEK- Passion Grand Est