Découvrez le travail contemporain de Maryline BOURDIN

Démarche artistique « Tes tableaux ? Ta peinture tu veux dire. » Mon travail tel qu’il vous est présenté suit une évolution qui va du portrait réaliste et de l’image du corps vers une défiguration relative et progressive dans laquelle émerge grosso modo une tendance gestuelle, une plasticité liée aux formes circulaires, des plans successifs signifiés par les différences de teintes, les transparences et les griffures. Plus dernièrement, un jeu de cadre étrique les compositions. Les mots prennent places dans l’ensemble pour appuyer/donner sens au travail formel parfois comprimé dans des espaces distincts mais étroitement liés par la couleur ou le sens. Ces aspects plastiques se complètent donc toujours d’aspects émotionnels et thématiques liés à la musique, au corps, à l’idée. Ainsi, courbes mélodiques, extraits, cadres et collages se superposent. Je ne rejette pas la figuration réaliste – mais je constate que mon plaisir est de solliciter de plus en plus ce qui est interne à la forme, dans la tendance d’un certain implicite au détriment d’un reportage personnel qui se voudrait trop objectif. Au plan technique, les subjectiles et matériaux ont évolué simultanément, partant de support et d’instruments allant de soi (toiles, cansons, huile) et se dirigeant vers une exploitation parfois composite de ceux-ci avec l’acrylique, le pastel sec, gras, les collages, le bois, l’isorel. Le stade le plus récent de mon circuit semble s’orienter vers une recherche tridimensionnelle par la superposition de plans matériels (couches cartonnées) où formes et limites fusionnent et où le rendu plastique prend une apparence parfois géométrique presque malgré moi. Développement de quelques points : Le subjectile, généralement de grand format pour ne pas limiter l’ampleur du geste, est déterminé principalement par le contexte émotionnel du moment et la projection anticipée de cette idée ou émotion picturalisée. Exploitation de ce support par l’application de matières, où débute un travail d’exploitation par un regard alerté sur les formes et couleurs, résultants de la rencontre parfois aléatoire de certaines matières, teintes et médiums. Difficilement identifiable et dissociable de mon tableau (cf. titre), le premier jet que je détermine parfois au « hasard » par l’application brusque, irréfléchie et impulsives de matières et médiums modifiera la suite de mon travail. Le résultat de mes impulsions devient maître de son devenir et m’oriente selon les travaux vers une émotion sous-jacente que je soutiens. Il m’arrive de revenir sur d’anciens travaux pour y marquer un nouvel élan, afin d’y faire réinterpréter plastiquement les évolutions inhérentes à mes idées et toujours y trouver mon sens esthétique et émotionnel. Quand approche une forme d’achèvement de mon travail, les gestes deviennent de plus en plus précis, le regard plus exigeant, puis le corps s’apaise. Il est alors momentanément fini. Soumise à un certain état émotionnel dans la réalisation d'un tableau (frustration, satisfaction), j'évolue en lien avec mon travail, rebondissant de l'idée vers la forme, de la forme vers l'idée.