Découvrez le travail contemporain de Nia_l
Nia_l vit et travaille aujourd'hui dans le Var.
Native d'Angers, elle se forme aux Beaux-Arts de sa ville avant de poursuivre sa formation en Histoire des Arts à la faculté de Montpellier où elle valide un Master. En 2003, soutenue et encouragée par Vaco Baissac et Hélène de Séneville, Nia_l prépare sa première exposition personnelle à l’ile Maurice, où elle vit alors.
Elle ne cessera plus alors de se consacrer à son métier de plasticienne, explorant la musicalité de la couleur et la richesse de la matière à la recherche de créations lumineuses et gourmandes.
Rouge, jaune et vert, orange et turquoise, or et cuivre, sont sans doute ses couleurs de prédilection. Celles qu’elle travaille toujours avec autant de passion, et qui l’accompagnent et la conduisent pas à pas, dans un tête à tête silencieux vers de nouvelles études. Des études que Nia_l souhaite comme des intervalles, des vibrations. Des respirations. Des dialogues feutrés. Elle se laisse guider vers des compositions non figuratives et néanmoins construites, des combinaisons d’atmosphères et de mouvances et nous offre un travail intense et tonique, aux couleurs pures et ardentes, aux matières riches.
Un travail qui s’inscrit dans un geste intuitif et pourtant maîtrisé.
"Je travaille sur la musicalité de la couleur, ses tonalités et ses accords, comme je travaille sur la richesse de la matière.
J’aime la force de la couleur, ses flamboiements et ses zones d’ombre. J’aime ses intensités, ses profondeurs, sa lumière
Et puis j’aime les textures, les structures et les combinaisons hasardeuses des matériaux bruts.
J’aime leurs irrégularités et leurs particularités. Tous leurs stigmates, leurs traces et leurs cicatrices, leurs aspérités et leurs anomalies.
Toutes ces petites excentricités et ces éraflures, ces ruptures, qui racontent en filigrane une histoire parallèle et donnent une dimension supplémentaire.
Je veux exploiter les hasards et les accidents de la couleur et de la matière pour sublimer leur richesse et leur préciosité.
Et puis j’aime l’idée d’une peinture que l’on aurait envie de découvrir du bout des doigts.
Alors, sur la toile, le geste se fait physique et instinctif. J’empâte, je brosse, je lave, je frotte et je gratte. J’arrache, je trace, j’efface, je sculpte.
Je suis à la recherche d’un langage caractérisé par toutes ces marques et ces traces.
Par les contrastes dans les rapports des tons et des matières et les ruptures des formes.
Par la sobriété d’un aplat opposé à la richesse d'une texture ou à la transparence d’un lavis.
Généralement le motif m’importe peu. Ici, pourtant, pour les recherches que j'élabore en ce moment, il s’est imposé. Il s’est incarné dans l’idée de la pierre.
La pierre, éternelle.
La Pierre Tutélaire.
La Pierre Angulaire.
La pierre, mémoire de notre terre et de notre histoire, qui n’en finit pas de témoigner des origines. De nos origines…
La pierre, témoin silencieux de la mémoire intemporelle et immortelle.
La pierre est partout.
Pierre précieuse ou grain de sable, dolmen monumental ou petit caillou porte-bonheur lisse et rond niché dans le creux de la main,
Diamant étincelant et princier ou pierre de lave si sombre,
Quartz translucide et granit bleu,
Pierre de lune, de vie et de naissance,
Gemme ou roche,
Pierraille de rien ou marbre noir Tunisien veiné de cuivre.
Galet gris des plages de Rhodes ou rose des sables des grands déserts,
Pierre ornementale et somptueuse ou de construction éternelle en clef de voûte.
Onyx rayé noir et blanc ou jaspe rouge en cabochon,
Pierre ponce si légère, pierre de taille ou pierre enchâssée,
Pierre sculptée ou pierre polie, taillée et gravée,
Pierre monolithe géante ou petit camée sur cornaline.
Craie blanche ou charbon noir, pierre d’achoppement ou pierre angulaire,
La pierre est partout.
On la dit inerte. Figée. Froide et inanimée.
Moi, je l’entends qui palpite".
(Nia_l extrait d’écriture)