Découvrez le travail contemporain de Phil
Métamorphose du bidon :
Au départ, il y a un bidon délaissé, échoué, et puis les choses que je glane ici et là : coco de Madagascar, sisal de Fort Dauphin, sable des Caraïbes, racine de palétuvier, cailloux crachés par un volcan du Cap Vert, filet de pêche des Cyclades, et aussi pneu, chambre à air => mon œil est exercé.
Je l’imagine (le bidon) alors devenir voyou, sorcier d’Afrique, rasta, iroquois, éléphant, martien, derviche tourneur …
J’invente, je colle, je peins, j’assemble, je retouche ; parfois je démolis et recommence. Le bidon fait sa métamorphose, le personnage prend forme et c’est une grande jubilation.
Au final, le masque réveille un souvenir, renvoie à une rencontre, un tableau, un voyage. Beau ou laid, drôle ou triste, naïf ou espiègle, réel ou rêvé, exotique ou proche. Il interroge le spectateur qui croise son regard fixe, questionne son imagination … il crée l’émotion
En 1996, l’activité professionnelle de Philippe l’amène une première fois en Océan Indien, à l’Île MAURICE puis à MADAGASCAR, pays qu’il va alors fréquenter régulièrement.
Il résidera quatre ans à Antananarivo.
C’est un marin qui met à profit son temps libre pour naviguer. A l’occasion d’une escale en Méditerranée, il s’amuse un jour à assembler des objets rejetés sur une plage par la mer, et crée sa première ébauche de masque à partir d’un bidon échoué et quelques laisses de mer. C’est un déclic et Philippe sent qu’il y a là un moyen pour lui de satisfaire son besoin de création, de partager sa sensation du monde.
Autodidacte, il perfectionne petit à petit sa technique. Inspiré par la débrouillardise malgache, il réutilise des matériaux qu’il récupère, que ce soit des débris naturels (graines, ossements, cailloux) ou des déchets civilisés comme les bidons.
Sa vision de l’art est espiègle. La transformation et le détournement d’objets laissés pour compte conviennent à son sens de l’humour et à une élégante représentation de l’absurdité des destinées.
On retrouve l’esthétique de l’art africain et aborigène dans le décor de ses personnages.
« Bidon is not bidon » formule clin d’œil qui synthétise la poésie, l’étonnement, l’humour des personnages issus de la métamorphose du bidon.