Découvrez le travail contemporain de Valérie Lamarre
À dix-huit ans, j’ai rencontré l’amour de ma vie, Philippe Milbergue, écrivain, musicien, poète... Il m’a fait comprendre que je n’avais de limites que celles que je m’imposais. Nous avons mené à bien beaucoup de projets ensemble : associations, entreprises, maisons d’éditions, revues, expos, sites… ainsi que deux filles merveilleuses. Avec lui, j’ai été maquettiste, correctrice, illustratrice, dessinatrice.
Puis, j’ai visité l’exposition d’un sculpteur, Marc Touret, dont j’ai adoré le travail. Il dirigeait un atelier, je m’y suis inscrite, j’y suis restée six ans. J’y ai appris la sculpture (modelage, bois, pierre, bronze, patine) mais aussi le dessin et le modelage à partir de modèles vivants. Marc Touret m’encouragea à voler de mes propres ailes, à exposer mes sculptures, à quitter le nid douillet de l’atelier et à enseigner. Comme lui, j’avais envie de partager. Moi aussi. J’ai créé mon association et ouvert un atelier de sculpture au Val Fourré, à Mantes-la-Jolie que j’ai dirigé et animé pendant plusieurs années.
Une relation commune m’a présenté un chef de service de la Prévention Judiciaire de la Jeunesse. Il dirigeait une structure pour les mineurs et cherchait une intervenante sculpture pour intervenir auprès de jeunes. Il m’a formée à ces interventions, à encadrer avec des éducateurs, à travailler avec ces jeunes en rupture avec l’école, la société. Je suis intervenue également en maison d’arrêt, en prison pour mineurs, en classe relais, en foyers, et ce, pendant vingt ans. J’ai adoré ça.
À partir de la douzaine d’années d’interventions effectuées en Classe Relais, avec Nathalie Lelouey (éducatrice PJJ) et Philippe Jubin (directeur SEGPA et professeur d’histoire) nous avons écrit un livre sur nos expériences croisées (éditions d’une – 2017).
Durant une vingtaine d’années, j’ai mené ces deux carrières parallèlement : sculptrice/dessinatrice/pastelliste et intervenante. J’ai aussi, régulièrement, illustré des livres de poésies et des livres d’art (encre ou acrylique sur papier ou sur toiles).
J’aime continuer à apprendre et c’est tout naturellement que je suis venue à la peinture acrylique. Depuis 2018, je m’y consacre exclusivement avec bonheur et je vends mes toiles, notamment, en Grande-Bretagne, en Allemagne, aux Etats-Unis – et bien sûr en France.
Au début, il y avait le goût du dessin, la souplesse des fusains, la tendresse des pastels. Puis, il y eut le choc des trois dimensions avec la sculpture, le plaisir des matières, la sensualité du modelage, la précision de la taille de la pierre, la chaleur du bois. Enfin, la découverte de l’acrylique, porte ouverte vers l'univers infini de la peinture, me permit de jouer avec la magie des formes, des matières et des couleurs.
L’art est indispensable. Je n’ai jamais cessé de dessiner, peindre ou modeler. À l’instar de ces artistes qui m’ont inspiré tant d’émotions je voulais, moi aussi, avoir ce bonheur immense de créer tout au long de ma vie. Faire ce que l’on aime est un luxe. J’ai cette chance.
L’art est émotions. La maîtrise des techniques m’est nécessaire. Ensuite, je les oublie et me laisse porter par le plaisir de la création. Ainsi, l’abondance des couleurs, l’équilibre des formes et des matières, entrent en résonance avec un imaginaire alimenté par mes joies, mes doutes, mes révoltes, mes amours, mes questionnements…
L’art est magique. J’aime utiliser divers outils : couteaux, pinceaux, éponges, spatules. J’ai parfois envie de textures ou de lavis, de mélanger la peinture sur la toile blanche ou de dessiner avant de poser les couleurs. J’aime les tons chauds mais je travaille aussi volontiers les couleurs froides. Je joue avec des pochoirs, des encres et des formes. Je fais principalement de l’abstrait, pour sa liberté, ses possibilités sans limites mais j’ai parfois, aussi, envie de revenir aux portraits. Mes toiles sont donc classées par séries et je ne me refuse aucune inspiration.
L’art est partage. Les émotions ressenties lors de la création doivent résonner avec les émotions du public, amateur, collectionneur ou flâneur. J’aime observer mes visiteurs, les écouter, les laisser découvrir selon leurs vécus, qu’ils prennent ce qu’ils ont envie de prendre, qu’ils ressentent sans contrainte.
