Signac : un esprit anticonformiste qui marqua son époque
Signac était un ami proche du peintre Georges Seurat avec lequel il théorisa la pratique du pointilliste et du divisionniste. C’est aux côtés de son ami proche que le peintre devient l’une des personnes symboliques du mouvement néo-impressionnisme. Mais c’est surtout dans l’aquarelle qu’il est reconnu comme un véritable maître avec notamment la mer comme sujet principal.
Tout commence en 1963, lorsque Paul Signac naquit à Paris dans une famille de commerçants. C’est à partir de 16 ans qu’il se lance dans la peinture après avoir été fortement impressionné par l’exposition impressionniste. Cela lui permit de découvrir des peintres très en vogue de l’époque comme Claude Monet, Mary Cassatt ou encore Edgar Degas.
Malgré les critiques de son entourage, il décide d’acheter une œuvre de Paul Cézanne. Mais à 17 ans, son père meurt en 1880. Cela marque un tournant dans sa vie et il décide d’arrêter ses études en dépit des efforts de sa mère qui essaye de le pousser à devenir architecte. Mais Signac préfère se consacrer pleinement à la peinture et quelques années plus tard il rencontre Berthe Roblès, une cousine de Pissaro qui deviendra plus tard sa femme.
La rencontre avec le père Tanguy
En 1882, Signac fréquente un atelier se composant d’artistes contemporains comme Emile Blin. Cet atelier à Montmartre lui permit de rencontrer le père Tanguy. Cette personne a une influence considérable pour le développement de l’impressionnisme, car ce fut l’une des premières personnes à commencer à s’intéresser à ce nouveau mouvement.
À cette époque, Signac réalise ces peintures à Port en Bessin et à Asnières, ville dans laquelle il réside. Dès le départ, les œuvres de Signac correspondent à un assemblage des impressionnistes de l’époque comme Armand Guillaumin et Claude Monet.
Signac expose pour la première fois au Salon des Artistes Indépendants
Signac commence à acquérir de l’expérience et à maîtriser des techniques mixtes. Cela lui permit de présenter deux œuvres majeures, « l’hirondelle au Port-Royal » et « le soleil au pont d’Austerlitz » au Salon des Artistes Indépendants. Il s’agit de la première exposition du genre et elle eut lieu en 1884. L’objectif était alors de regrouper un ensemble d’artistes qui n’ont malheureusement pas pu participer au salon officiel. Cette fois-ci, il n’y a pas de récompense ni de jury, il s’agit d’offrir un véritable espace de liberté à un maximum d’artistes.
D’ailleurs, Signac eu la chance de présider le Salon des Indépendants à partir de 1908 et il le fera pendant 25 ans. Pour l’artiste peintre, ce salon était d’une importance capitale et il réussit à réunir les principaux mouvements à venir, c’est-à-dire abstrait, futuriste et fauve.
L’apparition de la technique pointilliste
Progressivement, Signac mit de côté sa touche impressionniste pour s’orienter dans la technique divisionniste en utilisant pour cela les travaux d’Eugène Chevreul. Ce savoir-faire s’appuie sur une juxtaposition des nuances de couleur au niveau de la toile permettant d’obtenir un effet d’optique très particulier. C’est en 1886 que Signac commença à exposer ses premières peintures divisionnistes avec « Les gazomètres » et « Les Modistes ». C’est également au cours de cette exposition que le terme de néo impressionniste fut employé par le critique d’art Félix Fénéon.
La mort de Georges Seurat
En 1890, Félix Fénéon décide de passer sous silence l’antériorité des travaux de Georges Seurat concernant le pointillisme. De ce fait, les deux amis perdent contact et l’année suivante Seurat mourut. Signac en fut profondément bouleversé et il continua ces travaux dans le divisionniste pour en devenir le symbole.
Signac prit également les choses en main concernant son ami Seurat, en lui rendant hommage en réalisant plusieurs expositions à partir de 1892.
L’apparition des premières aquarelles
En 1892, Signac décide de s’installer à Saint-Tropez et c’est dans ce contexte qu’il réalise des premières aquarelles. Il utilise un procédé à base d’encre de Chine en mêlant astucieusement des traits discontinus à la plume. Cela lui permit de rester fidèle aux différents travaux qu’il a pu défendre précédemment sur la division des couleurs.
Mais au fur et à mesure, sa touche devient plus large et il décide de s’inspirer de la lumière méditerranéenne. Il accentue les couleurs et les nuances sur ces différentes créations et notamment la couleur pour la couleur.
À partir de 1894, il se lance définitivement dans la peinture à l’aquarelle et il présenta un ensemble de ses créations au Salon des XX à Bruxelles.
En 1897, le collectionneur Kessler qu’il rencontra lui organise sa première exposition en Allemagne et plus précisément à Berlin. L’exposition de ses œuvres fut un réel succès. Deux ans plus tard, il publie l’ouvrage « deux Eugène Delacroix au néo-impressionnisme ». Une œuvre majeure, car sans le savoir cette publication aura une énorme influence sur la future génération de peintres.
Signac conserve son support de prédilection : l’aquarelle
Jusque dans les années 1920, Signac développe sa propre technique d’aquarelle et l’encre de Chine disparaît progressivement au profit du fusain et de la mine de plomb.
En 1904, Henri Matisse appris énormément à son contact et notamment sur la libération de la couleur. Dans les années qui suivent, Signac multiplie les voyages en Hollande, en Italie ou encore à Constantinople.
Mais le peintre resta fidèle à son amour pour l’aquarelle en apportant une touche de légèreté et de liberté qui se fait ressentir sur chacune de ses créations.
Son influence considérable sur l’histoire de l’art
Dès ses débuts, Signac fut influencé par l’impressionnisme. Mais sa rencontre avec Georges Seurat lui a permis de développer le pointillisme et de devenir le chef de file du mouvement néo-impressionnisme.
Incontestablement, la mer fut un support de prédilection, que ce soit en Bretagne ou à Saint-Tropez. Signac était un peintre moderne et il ouvrit indirectement la voie à des artistes fauves et abstraits comme André Derain ou Vassily Kandinsky.