La légende Henri Cartier Bresson : L'incroyable photographe
Henri Cartier Bresson est un célèbre photographe reconnu dans le monde entier par son talent. C’est à Chanteloup en Brie que l’homme naquit le 22 août 1908. Il mourut à Montjustin le 3 août 2004. Cet artiste français est une référence dans le monde de la photographie grâce à la qualité du graphisme de ses compositions ainsi que sa précision. En effet, le photographe ne procède jamais à un recadrage au moment du tirage.
Il se fit dans un premier temps connaître grâce à la photographie de rue en représentant des moments signifiants de la vie quotidienne des Européens. On évoque souvent le concept de l’instant décisif lorsqu’on parle de ses photographies. Mais il s’agit d’un terme trop réducteur et il est préférable d’employer le terme de « tir photographique », car l’expression tient compte du contexte. Mais il faut voir Cartier Bresson comme une véritable icône de la photographie du XXe siècle qui a connu une carrière avec une incroyable longévité, en portant son regard sur les événements majeurs du siècle précédent.
Un an avant qu’il ne décède, une fondation portant son nom est alors créée en 2003 à Paris. L’objectif est alors de préserver ses œuvres, mais également d’accompagner et de soutenir les photographes avec qui il entretenait une relation d’amitié. En 2014, l’exposition Henri Cartier Bresson fut organisée au centre Pompidou afin d’apporter un éclairage nouveau sur son activité militante de 1936 à 1946 pour le parti communiste.
L’influence des peintres surréalistes
Cartier Bresson est issu d’une famille bourgeoise et il passe une grande partie de son enfance dans la région Normandie. Très vite, il se désintéresse de l’école et il passe la majeure partie de son temps à lire. Sans le savoir, il s’agit de son premier contact avec le monde de l’art et il conservera la lecture comme une seconde passion, tout au long de sa vie.
Malgré ses multiples tentatives, il ne réussit pas à obtenir son bac et ne souhaite pas reprendre l’entreprise familiale. Il préfère apprendre la peinture sous l’influence d’André Lhote. Après un an et demi passé dans l’atelier du peintre, il décide de s’en détacher, car il juge l’approche trop théorique. Durant cette même période, il commence à réaliser ses premières photographies.
En 1930, il part en Côte d’Ivoire pendant un an et malheureusement il tombe gravement malade en étant persuadé qu’il va mourir. Cependant, il réussit à guérir et à rejoindre la France. C’est en découvrant la célèbre image des « enfants jouant sur le lac Tanganyika » du célèbre artiste Martin Munkacsi qui prend la décision de se consacrer pleinement à la photographie. Rapidement, il effectue ses premiers clichés avec des images surréalistes.
C’est un mouvement littéraire et artistique dont il connaissait bien certains membres éminents comme André Breton. C’est en 1932 qu’il prit l’une de ses plus célèbres photographies : « derrière la Gare Saint-Lazare » Cartier Bresson réalisa la photographie à travers une palissade en insérant son appareil photo entre deux planches de bois. Cette photographie présente également la particularité d’avoir été l’une des rares à subir un recadrage.
Si cette image est aujourd’hui visible, c’est parce que l’artiste a réussi à la protéger durant la Seconde Guerre mondiale. Pour cela, il n’a pas hésité à l’enterrer en compagnie d’autres photographies, mais malheureusement elles n’ont pas toutes été retrouvées ce qui fait que de nombreuses séries sur cette période sont manquantes.
La période trouble de la deuxième guerre mondiale
Durant cette période difficile, il fut prisonnier à de nombreuses reprises, mais il réussit à chaque fois à s’échapper. En 1943, il fuit le pays et plus précisément les Allemands afin de participer au mouvement national des prisonniers de guerre et déportés. Lorsque la guerre fut terminée, Cartier Bresson réalisa un documentaire « Le retour » mettant en évidence les conditions de rapatriement des prisonniers de guerre.
Pensant à tort que l’artiste ne survécut pas à la deuxième guerre mondiale, les Américains lui consacrent une exposition posthume. Après en avoir pris connaissance, Cartier Bresson se rend aux États-Unis afin de rencontrer Newhall, le directeur de l’exposition.
La naissance de l’agence Magnum
Son ami Robert Capa lui conseille de ne plus se considérer comme un photographe surréaliste, mais plutôt comme un reporter. En 1947, il fonde l’agence Magnum Photos avec David Seymour, George Rodger, Robert Capa et William Vandivert. Le nom de l’agence fut trouvé rapidement, car elle fut associée au magnum de champagne qu’ils ont utilisé afin de célébrer la création de cette agence. L’idée première est de prendre la défense des photographes pour qu’ils puissent gérer eux-mêmes leurs négatifs, sans avoir la contrainte de les vendre. Donc, pour accéder aux photographies, les magazines devront rémunérer les photographes autant de fois que nécessaire.
C’est également une période très riche pour Cartier Bresson qui voyagera sur toute la planète. Les anecdotes sont multiples, mais l’un des faits les plus marquants reste incontestablement les funérailles de Gandhi qu’il couvrira en Inde. Cartier Bresson a pu rencontrer ce personnage historique la veille de son assassinat en lui montrant une grande partie de son travail. Au cours de ses nombreux voyages, il réussit également à filmer les derniers moments de Kuomintang en Chine.
L’amour du dessin
Cartier Bresson a réussi à se forger une réputation mondiale à travers des décennies de voyage. Mais en 1974, il décide de prendre ses distances avec le monde de la photographie en se consacrant à l’un de ses premières amours, à savoir le dessin. En effet, Cartier Bresson s’est toujours vu comme un artiste peintre et non comme un photographe. Pour lui, l’appareil photo était un simple carnet de croquis afin de saisir les moments décisifs de la vie. Fait amusant, il détestait que l’on ne prenne en photo. Cartier Bresson mourut en août 2004 et il sera inhumé dans le Lubéron à MontJustin.