Gérard Richter : l’amour de la peinture et de la photographie
Gérard Richter est un artiste photographe bénéficiant d’une renommée mondiale. Il est vu comme un peintre contemporain, mais il faut également savoir qu’il s’agit de l’un des artistes vivants bénéficiant d’une côte exceptionnelle. Si ce talent est souligné unanimement par le monde de l’art, c’est grâce à ses réalisations de toiles abstraites avec une mise en avant de la couleur. C’est un peintre figuratif particulièrement talentueux qui a décidé de transposer son art à la photographie.
Ces œuvres protéiformes
C’est en 1932, à Dresde en Allemagne que Gérard Richter naquit. Mais il aura fallu attendre les années 1980 pour que son talent soit reconnu par le public. C’est un peintre polymorphe qui au cours de sa carrière a pu aborder d’innombrables sujets.
Cela lui a permis de diversifier son travail en multipliant les techniques utilisées, mais également de revoir ces bases théoriques. Richter a systématiquement joué entre l’abstraction et la figuration, mais ce sont bien ces peintures abstraites qui lui ont permis d’acquérir une renommée mondiale.
Par exemple, son œuvre « Abstraktes Bild » a été vendu 41 millions d’euros en 2015. Voilà pourquoi il s’agit d’un des artistes vivants les plus reconnus dans le monde de l’art.
La naissance de l’artiste photographe
Initialement, Richter ne s’intéresse pas à la photographie, bien qu’il reste subjugué par les différentes formes d’art. Il décide donc au cours des années 1960 de créer une série de photos appelée « photo peintures ». À cette époque, l’artiste s’interroge beaucoup sur l’utilité de la peinture et pourquoi il devrait continuer à réaliser des œuvres. Au même moment, la photographie connaît un essor particulièrement important et il décide de s’y consacrer pleinement.
Voilà pourquoi il produit des œuvres photos réalistes depuis des prises de vues qu’il a réalisées par lui-même. Encore une fois, on remarque sa polyvalence en réalisant à la fois des photographies de paysages, mais également le portrait de ses proches.
Pour la réalisation de ses toiles, Gérard Richter utilise une technique particulière qui consiste à projeter la photographie qui vient de réaliser sur une toile. Pour cela, il utilise un épiscope, un appareil qui peut alors être comparé à un rétroprojecteur. Une fois l’image obtenue sur la toile, il utilise ses talents artistiques afin de réaliser la peinture. Il faut donc voir la photographie comme un support intermédiaire lui permettant de traduire la réalité sur sa toile.
Initialement, le résultat manque de coloration, puisqu’il s’attarde dans un premier temps sur des photos en noir et blanc. Pour rendre son style inimitable, Richter décide d’ajouter un effet de flou. Pour lui, c’est un petit détail qui a une importance considérable, car cet effet lisse les différentes particularités de la photographie pour que chaque élément dispose de la même importance.
Néanmoins, Richter n’utilise pas systématiquement l’effet de flou. Certaines de ces réalisations sont absolument remarquables d’un point de vue du réalisme et c’est une façon pour Gérard Richter de limiter l’intrusion de la photographie dans l’art, mais également de façon plus globale dans notre vie quotidienne.
Le 8 mars 2017, une création photos réaliste qu’il a réalisée en 1983 est alors mise aux enchères. « Eisberg », représentant l’image d’un glacier correspond à une photo souvenir du peintre lorsqu’il est parti en voyage au Groenland. Au cours de cette vente aux enchères, l’œuvre bénéficie d’une estimation entre 9 et 14 millions d’euros. Une fois de plus, le montant attendu dénote la côte exceptionnelle de l’artiste.
Au fur et à mesure des années, le travail figuratif de Gérard Richter prend de plus en plus d’ampleur et aujourd’hui certaines de ses œuvres sont vendues à prix d’or.
Des origines aux récompenses
Bien que Gérard Richter dispose d’un talent inné pour la peinture, il a également suivi un parcours académique en ayant obtenu un diplôme de l’Académie des beaux-arts de Dresde. Juste avant la construction du mur de Berlin, c’est-à-dire en 1961, l’artiste réussit à passer à l’ouest. De ce fait, il continue de parfaire son parcours artistique en intégrant l’académie de Düsseldorf pendant trois ans. Il est notamment l’élève de Karl Otto Götz. Durant cette même période, il fait la connaissance de plusieurs personnes qui auront une influence déterminante dans son évolution : Konrad Fischer Lueg, Blinky Palermo et Sigmar Polke.
En 1962, Richter prend la décision de réaliser sa première création, plus particulièrement une photo peinture connue sous le nom de « Tish ». Cependant, il n’est pas l’auteur du cliché, c’est une photographie qu’il a pu exploiter à partir d’une revue de presse. Même si initialement il s’intéresse à la peinture, il décide de franchir le pas de la photographie assez rapidement. Plutôt que de faire un choix, il préfère utiliser astucieusement les deux univers en les combinant. De cette manière, le photographe réussi à développer une identité de travail qui lui est propre en exploitant ses propres photographies, mais également des photos de presse et des clichés qu’il peut trouver dans son entourage.
Il faudra attendre 1972 pour que Gérard Richter effectue la publication de son premier atlas. Il s’agit d’un ensemble de photographies qu’il regroupe sous la forme d’une galerie. Mais ces photographies n’ont pas été choisies au hasard, elles lui ont servi de support pour réaliser bon nombre de ces tableaux.
Grâce à sa carrière professionnelle, Richter a rapidement été apprécié dans le monde de l’art et cela lui a permis de récupérer une multitude de récompenses. Tout d’abord en 1967 avec le Junger Western Art qui l’obtient à Recklinghausen. Ce n’est que la première récompense d’une longue liste avec l’obtention en 1980 du prix Arnold Bode. Cette fois-ci, la récompense fut remise à la Documenta de Cassel.
Quatre ans plus tard, il se rend à Vienne pour recevoir le prix Oskar Kokoschka. Puis en 1994, il se déplace en Israël, car il vient d’obtenir le prix Wolf des Arts.