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Botero

Fernando Botero Angulo est un peintre et un artiste sculpteur colombien né le 19 avril 1932 à Medellín. Il est connu pour donner à ses personnages un aspect corpulent et très dodu connu sous le nom de "Boterismo". Cet artiste a représenté son pays lors de la cinquième Biennale de São Paulo en 1957. Il a également participé à la Biennale de Venise à deux reprises (en 1958 et 1992). Partons à la découverte du “plus Colombien des artistes colombiens”.

 

Les débuts de Botero

 

Lorsque son père meurt, Botero, âgé de quatre ans, est élevé par un de ses oncles à Medellín en Colombie. Il étudie dans un collège jésuite ce qui l’amène à fréquenter les églises où il découvre l’art baroque. Son oncle décide de l’inscrire dans une école de formation pour toréadors, mais très vite, il prend conscience que son neveu préfère dessiner et peindre des taureaux plutôt que de les affronter. En 1948, Botero réalise ses premières illustrations publiées dans l’un des journaux les plus influents de Medellín : El Colombiano. L’argent qu’il gagne lui sert à financer ses études d’art. Un an plus tard, il peindra l’un des premiers exemples de son œuvre : La Femme en pleurs. Après ses études, il s’installe à Bogota et travaille comme décorateur. En 1951, il présente sa première exposition personnelle à la Galeria Leo Matiz. Ces peintures sont clairement influencées par les muralistes mexicains comme Gabriel Orozco ou Diego Rivera.

 

Un voyage qui transforme sa vision d’artiste

 

Après avoir remporté le deuxième prix du Salón Nacional de Artistas de Bogotá, Botero décide de fêter cela en partant en Europe. Il part en Espagne, avec un groupe d'étudiants. Après avoir été à Barcelone, il décide de s’installer à Madrid afin d’étudier à l’Académie d’art de San Fernando. Durant cette période, il est obligé de vendre des copies de Diego Velázquez ou de Francisco de Goya à des touristes, à proximité du Museo del Prado, afin de pouvoir faire face à ses difficultés financières. Il retourne à Bogota en 1955 après avoir voyagé dans de nombreuses villes européennes telles que Paris ou Florence afin d’apprendre les techniques de la Renaissance et de perfectionner son art. En effet, ce voyage transforme totalement sa vision d’artiste.

 

La “sensualité de la forme

 

Il décide de s'installer à Mexico avec femme et enfants et commence à trouver son style. En s’appuyant sur ses connaissances et ses expériences de l’Amérique latine et de l’Europe, influencé par des artistes espagnols tels que Juan Gris ou Pablo Picasso, l’artiste commence à expérimenter les formes. En 1956, il se met à dessiner une mandoline où la caisse de résonance est anormalement petite. Enthousiasmé par les proportions exagérées de l’instrument, Botero commence à explorer le volume. Pour répondre aux critiques, l’artiste explique qu’il ne “peint pas de grosses personnes”, il prétend explorer la “sensualité de la forme”. Avec ses personnages “gonflables” et dodus, Fernando Botero crée un style novateur. Grâce à ses personnages grassouillets et corpulents, l’artiste a pu réinterpréter de nombreuses peintures d’anciens maîtres, peindre des scènes de rue latino-américaines avec sa propre vision et réaliser des portraits satiriques d’hommes politiques. Il cherche à donner à son sujet une présence et un poids psychologique en accentuant et en mettant en valeur certains traits. En effet, les nombreux portraits de bourgeois grassouillets, qu’il réalise durant les années 70 lorsqu’il est installé à New York, permettent, grâce à leurs connotations stylistiques gonflées, de faire allusion à leur amour-propre surdimensionné (Presidential Family, 1967).

 

Un peintre, mais également un artiste sculpteur

 

Botero commence à s’initier en tant que sculpteur à Paris en 1973.
Ses sculptures disposent de formes saisissantes et sont aussi corpulentes que ses œuvres bidimensionnelles. Pour se concentrer sur cette nouvelle discipline, Botero arrêtera de peindre entre 1975 et 1977 en s'expliquant : “J'ai voulu être sculpteur toute ma vie, mais pour cela, j'ai dû arrêter de peindre”. Pour être apprécié par un grand nombre de personnes, Botero a réalisé des sculptures issues de ses tableaux préférés. L’artiste sculpteur a présenté de nombreuses œuvres dans des espaces publics de plusieurs grandes villes. Il a offert 25 sculptures corpulentes en bronze à Medellin, sa ville natale. Ses œuvres de plus grandes envergures sont apparues à New York (Park Avenue), à Paris (Champs-Elysées) mais également à Barcelone et à Madrid.

On recense de nombreuses sculptures de Botero telles que :

  • Roman Soldier (1985) ;
  • Maternity (1989) ;
  • The Left Hand (1992).

 

Une œuvre beaucoup plus sombre

 

Lorsqu’il reprend la peinture, Botero affiche une œuvre plus sombre qui s’intéresse principalement aux activités criminelles des cartels de la drogue (La mort de Pablo Escobar, 1999). Il déclare : “L'art devrait être une oasis ... de la dureté de la vie. Mais le drame colombien est tellement disproportionné qu'aujourd'hui, vous ne pouvez pas ignorer la violence”.
Un groupe terroriste, lié à Pablo Escobar, a placé une bombe sous une des sculptures qu’il avait offerte à la ville de Medellin, Pájaro (Oiseau), faisant 200 blessés et tuant 30 personnes. Botero a répondu à cet acte criminel en faisant don d’une nouvelle sculpture à la ville de Medellin, La Paloma de la Paz (la colombe de la paix) qu’on a placée à côté des restes de son œuvre précédente.
L’artiste a également réalisé des peintures sur la torture orchestrée par les Etats-Unis sur les prisonniers Irakiens (Abu Ghraib, 2005).