Georges Braque, acolyte de Picasso et co-fondateur du cubisme
Inventer un courant artistique, telle était la fierté personnelle de Georges Braque. Aux côtés de Picasso, il posa les fondations du cubisme.
Origines de Georges Braque
C'est dans la commune d'Argenteuil-sur-Seine que commence la vie de l'artiste. Né le 13 mai 1882, Georges Braque montre, très tôt, un intérêt sans limite pour la peinture, la gravure, ainsi que la sculpture. Il n'est pas rare, en histoire de l'art, de découvrir des vocations sans équivoque, dès les premières années de vie des artistes. Lorsqu'il fête ses huit ans, Braque et sa famille quittèrent Argenteuil-sur-Seine, pour entamer une nouvelle vie dans le nord de la France. Le Havre devient son nouvel environnement quotidien. Tout naturellement, trois ans après son installation dans la commune, Georges Braque fait une entrée très remarquée à l'école des Beaux-Arts.
Départ pour la capitale
Pendant sept ans, le jeune sculpteur se nourrit de l'enseignement qu'il reçoit et perfectionne ses techniques. Pour lui, il ne s'agit pas d'une simple passion, il voit la sculpture comme le but ultime de son existence. Le Havre devient, de ce fait, trop étroite face au poids de ses ambitions. Alors, comme de nombreux autres artistes avant lui, Georges Braque quitte son foyer à sa majorité et s'installe à Paris. Sur place, il est pris en charge par un ancien ami de son père, Roney, et entame une nouvelle phase de sa formation. En peu de temps, il devient un excellent peintre-décorateur. Lorsqu'il fête ses vingt-et-un printemps, l'artiste souhaite renouer avec la sculpture et intègre l'Académie Humbert, afin d'explorer davantage le domaine des Beaux-Arts.
Un artiste perfectionniste et exigeant
Le succès est une notion très relative pour certains artistes. Parfois, souhaitant atteindre un idéal très ambitieux, les sculpteurs, peintres et autres créatifs peuvent se révéler particulièrement impitoyables vis-à-vis de leur art. C'est précisément le cas de Georges Braque. Les œuvres présentées, et fort bien accueillies, au Salon des Indépendants, pour une exposition, ont connu un bien triste destin. L'artiste sculpteur, les jugeant de trop mauvaise qualité, les a tout simplement détruites. Après cette expérience difficile, Braque entame un voyage et profite de cet éloignement pour reprendre son œuvre. En 1907, date anniversaire de la destruction des précédentes toiles du peintre, ses nouveaux tableaux rencontrent un succès qu'il ne peut renier. Toutes ses peintures se vendent pour des sommes généreuses.
Braque et Picasso
Alors que Georges Braque se familiarise avec le succès, il fait la rencontre de Picasso. Très vite, les deux artistes se rendent compte qu'ils partagent une même sensibilité et une approche similaire de l'art. Une amitié profonde et sincère ne tarde pas à se nouer entre les deux hommes. Cette amitié devient le ciment d'un partenariat prolifique et, de fil en aiguille, induit les prémices du cubisme.
De l'art à l'amour
Octavie, une jeune demoiselle qui deviendra un jour sa tendre épouse, entre dans sa vie en 1908. À l'époque, tout le monde la connait sous le pseudonyme Marcelle Lapré et c'est sous ce nom qu'elle lui fut présentée, par l'intermédiaire de Picasso. Leur histoire prit du temps à se dessiner. Tout d'abord, c'est un simple croquis, sur lequel Octavie joue le rôle de modèle pour le dessinateur et sculpteur dont elle tombera amoureuse quelque temps plus tard. Leur relation évolue ensuite en ébauche de peinture, lorsque l'art se mêle enfin au sentiment amoureux, pour devenir enfin chef-d'œuvre, après un mariage célébré en 1926. De leur union, toutefois, ne naîtra aucun enfant.
Portrait d'une peinture en quête d'identité
Décrire les œuvres de Constantin Braque promet un voyage mouvementé, sur les vagues de différents courants artistiques :
- 1905 : son coup de pinceau s'oriente du côté du fauvisme qui vient de voir le jour et se veut l'heureux ambassadeur de la couleur,
- 1907 : l'artiste reçoit un électrochoc artistique lorsqu'il découvre le style de Picasso et décide de travailler en ce sens,
- 1909 : son travail prend une nouvelle dimension. Avec Picasso, il élabore ce que l'on nommera plus tard le cubisme analytique,
- 1911 : l'année qui marque le début des collages de Braque.
La première Guerre Mondiale vient faire obstacle à cette ascension fulgurante. Au combat, le peintre sculpteur devient soldat, puis blessé de guerre. Sa convalescence sera difficile et particulièrement longue. Pendant trois ans, il ne sera pas en mesure de créer quoi que ce soit. L'artiste qu'il était autrefois renaît de ses cendres en 1917, mais tout a changé pour Constantin Braque. Il ne chemine plus sur les sentiers de l'art avec Picasso. Chacun d'eux aspire désormais à des choses différentes. Évoluant seul, il emprunte un nouveau sentier, plus coloré encore qu'auparavant, plus figuratif également :
- 1930 : Braque entre dans un cycle de création directement inspiré par la mythologie grecque,
- 1938 : cette année-là, l'artiste se concentre sur les natures mortes, à seule vocation décorative.
La seconde Guerre Mondiale
Sa vie aura mené Constantin Braque au travers de deux guerres mondiales. Lorsque 1945 vient bouleverser la vie de tout un chacun, il fait le choix de rester vivre à Paris. Il y demeure avec son épouse. Pendant de longs mois, une grave maladie ronge le corps de l'artiste, ce qui l'empêche de poursuivre son œuvre. Son état de santé, la guerre et toutes les difficultés qui en découlent, sont autant d'inspirations qui rendront par la suite ses créations plus sombres. La tragédie est retranscrite par un choix de couleurs éteintes. Ce tournant dans son style résonne aujourd'hui comme un triste présage. L'artiste est fatigué.
Une fin de vie encore plus proche de la nature
Après avoir reçu le Grand Prix de la peinture, au cours de l'année 1948, à l'occasion de la Biennale de Venise, Braque se dédie corps et âmes à un nouveau sujet : les oiseaux. Ces derniers sont omniprésents dans ses toiles. Le dernier chantier d'envergure de Braque se trouve au plafond de la salle Henri II, situé au cœur du musée du Louvre, à Paris. En réalisant ce bel oiseau, notamment, Constantin devient tout simplement le premier peintre représenté de son vivant dans ce prestigieux musée. En 1963, le 31 août exactement, Constantin Braque rend son dernier souffle, dans la capitale où il aura passé la plus grande partie de sa vie, Paris.