Plensa, le talent artistique mis au service de l'humanisme
Jaume Plensa a gagné sa place au sein des artistes contemporains de génie. Ses sculptures sont visibles actuellement, dans diverses grandes villes européennes. Son art s'exporte aussi dans le reste du monde. Voilà pourquoi il est probable que bon nombre de personnes aient déjà vu, ou peut-être même effleuré du doigt, l'une de ses créations. C'est aussi à cela que l'on reconnaît un créateur ayant un impact puissant sur son époque.
Naissance d'un esprit libre et d'une âme voyageuse
L'artiste sculpteur Jaume Plensa arrive dans notre monde, au cours de l'année 1955. Ses premiers cris retentissent dans une demeure modeste, située à Barcelone. Si l'Espagne demeure son berceau, le pays où il possède des racines solides, Jaume Plensa peut aisément être comparé à un oiseau migrateur. Son envie de découvrir le monde apparaît très tôt. Longtemps avant ses œuvres, il prend son envol et voyage. Très jeune, il se rend en Europe, notamment en Allemagne et en Belgique, où il passera plusieurs années, à vivre et travailler. Son cheminement le guide ensuite vers l'Angleterre. Dans ce pays, si loin de son soleil espagnol, il évolue au sein de :
- la fondation Henry Moore,
- l’atelier Calder.
Petit à petit, il se familiarise avec diverses techniques. Ces expérimentations lui permettent de trouver un style dans lequel il se sent à l'aise et c'est ainsi que naissent ses premières œuvres. Ces dernières sont reconnaissables par leur taille, dans un premier temps. Le gigantisme fait intrinsèquement partie du travail du sculpteur. Des formes simples, principalement faites de fonte, le font connaître du grand public dès le début des années 1980.
De métal en récup'
Comme c'est le cas pour beaucoup d'artistes sculpteurs, la carrière de Jaume Plensa se décompose par périodes. Entre 1980 et 1986, il se concentre sur le métal. Ces sculptures sont alors faites de fer forgé. Les plus abouties et complexes d'entre elles sont complétées par différents matériaux de récupération. Durant cette époque, l'artiste sculpteur reste "dans les clous". Ses créations sont excellentes, bien que traditionnelles, sans aucune prise de risque.
Après 1986, une métamorphose s'opère dans l'inconscient de Plensa. Son travail ne le satisfait plus, il se doit de trouver une nouvelle approche. Il fait alors un pas en avant, se lançant dans une quête difficile, cherchant une inspiration plus forte. Pour ne pas perdre la flamme sacrée, il doit trouver un moyen d'offrir davantage de profondeur à toutes ses sculptures. C'est en travaillant autour de la lumière qu'il parvient enfin à des réponses satisfaisantes.
Les sculptures démesurées de Jaume Plensa se développent à partir de ce moment-là. Il renie le fer forgé, le cuivre, ainsi que la pierre et adopte différents matériaux :
- la résine,
- la lumière,
- le verre,
- l'imagerie numérique,
- le son,
- l'eau.
Un artiste sollicité de toutes parts
Pour le sculpteur : "La sculpture ignore la fiction. Elle n’est pas affaire de matériaux, mais d’émotion. Elle n’est pas affaire de volume ou d’espace, mais de temps". Alors, du temps, il en prend. Son but n'est pas de livrer des centaines de sculptures, mais des créations abouties, émouvantes et complexes. Ce but, il l'atteint véritablement. Régulièrement, de nombreuses villes, européennes ou plus éloignées, le sollicitent et lui commandent toujours plus de ses visages géants emblématiques. Ses fontaines rencontrent également un immense succès, à l'image de la Crown Fountain à Chicago. Cette réalisation lui permet de voir son travail récompensé officiellement. Jaume Plensa obtient, pour cette fontaine, un Winner Bombay Sapphire Prize qui lui est attribué dans la ville de Londres. Plus tard, c'est à Hambourg que l'artiste sculpteur va brillamment s'illustrer, en concevant, pour le compte de l'Opéra Bastille, sa célèbre composition intitulée "La flûte enchantée de Mozart".
Rendez-vous au musée
À plusieurs reprises au cours de sa carrière de sculpteur, Jaume Plensa reçoit l'honneur d'intégrer des expositions renommée, au sein des plus grands musées. Ses œuvres sont, par exemple, exposées :
- au Musée du Jeu de Paume, en plein cœur de la capitale française, en 1997,
- à l’Institut d’art Moderne à Valence,
- au MAMAC à Nice en 2007,
- à Tokyo.
Reconnaître une sculpture de Jaume Plensa
Chaque artiste, qu'il soit sculpteur, peintre ou auteur, cinéaste ou graveur, photographe ou compositeur, possède une marque, un style, une signature unique. Jaume Plensa ne fait pas exception. Ses sculptures sont composées de matériaux modernes et originaux. Le verre laisse parfois sa place au marbre ou à la paraffine.
Le thème principal, abordé dans les œuvres majeures de l'artiste, reste l'humain. L'humain, Jaume Plensa veut l'explorer dans son essence la plus pure, la plus personnelle, et ainsi mis à nu, l'exposer aux yeux de tous. Ce passionné de lettres utilise le langage pour appuyer et valoriser les messages qu'il souhaite transmettre.
La taille titanesque de ses sculptures est un choix assumé. Par ce biais, l'artiste sculpteur veut attirer le regard et toucher en plein cœur l'amateur d'art autant que le passant ordinaire. Son travail fascine et surprend. Souvent, il est possible d'évoluer au sein de ces immenses structures, afin de mieux s'en imprégner. Volontairement, Jaume Plensa ne genre pas ses personnages qui ne sont que silhouettes bienveillantes et réconfortantes. Ses créations n'exposent aucune notion de couleur, de croyance ou tout autre critère fréquemment à l'origine d'exclusions ou de différences. Son langage se veut universel.
Outre cette capacité de parler au cœur des gens, l'artiste poursuit un autre but. Lorsqu'il évoque son travail et ses créations, il le fait en ces termes : "mes sculptures visent à relier les vibrations des humains à leur environnement".
Un artiste au sommet de son art
Aujourd'hui encore, les sculptures géantes de Jaume Plensa sont très recherchées. Comme pour confirmer cette évidence, en 2017, c'est au Canada que l'artiste a répondu présent. Montréal reçoit une nouvelle sculpture de Jaume. Cette dernière veille sur l'entrée de la ville, du haut de ses dix mètres. Elle porte le doux nom de "Source".