Pompon ou l'art de la sculpture animalière épurée
Le résumé de la vie d'un artiste sculpteur, François Pompon
Artiste sculpteur réputé pour ses œuvres, François Pompon (1855 - 1933) se distingue par ses sculptures animalières. Installé à Paris, il se rend chaque jour à la ménagerie du Jardin des Plantes. Pour s'imprégner des formes et des volumes, il observe les animaux qui deviennent ses modèles vivants. Pompon étudie leur morphologie, leur démarche et s'attache énormément au mouvement et au déplacement de l'animal. Le sculpteur les dessine puis les façonne sur le motif dans la glaise de son atelier portatif.
Il s'intéresse aussi aux animaux de la ferme. Qu'ils soient sauvages ou domestiques, ils sont les modèles de l'artiste. Créer la sculpture dans le volume en le rendant vivant dans son mouvement le passionne. Il recherche la simplicité des formes pour un aspect très épuré en supprimant tout détail inutile. L'Ours Blanc lui a apporté la célébrité, mais il continue encore et encore à sculpter et polir ses animaux.
Pompon, sa vision d'artiste sculpteur en quelques citations
"C'est le mouvement qui détermine la forme, ce que j'ai essayé de rendre, c'est le sens du mouvement."
"Ce qui est intéressant, c’est l’animal qui se déplace."
"Au jardin des Plantes, je suis les animaux quand ils marchent."
“Quand vous avez un succès, enfermez-vous dans votre atelier et travaillez.”
Il dit faire l'animal dans sa globalité avec tous les détails puis au fur et mesure, il élimine pour ne conserver que ce qui est nécessaire.
Pompon, sa vie faite de passion pour la sculpture animalière
Sculpteur animalier, François Pompon naît en 1855 à Saulieu, une petite ville de Bourgogne. De conditions modestes, il passe quelque temps dans l'atelier de son père, compagnon menuisier-ébéniste. Grâce à une bourse, il part s'installer en 1870 à Dijon. Il rentre dans un atelier de marbrier en tant qu'apprenti et se forme à la taille de la pierre. Il suit également des cours à l'École des Beaux-Arts de Dijon en architecture puis en gravure. Pompon étudie la sculpture avec François Dameron, sculpteur et enseignant.
Il s'installe à Paris en 1875 pour travailler comme ouvrier marbrier dans une entreprise funéraire. Il suit en même temps une formation à "la petite école", l'ancienne École des Arts Décoratifs de Paris. Il reçoit les enseignements d'Aimé Millet et Pierre Louis Rouillard, tous deux artistes sculpteurs. Ce dernier, est professeur d'anatomie et sculpteur pour le Musée d'Histoire Naturelle. Il lui fait découvrir les animaux du jardin des plantes.
À force de travail, François Pompon se fait une réputation, il devient renommé et très recherché dans la capitale. À partir de 1880 et jusqu'en 1914, il est le praticien des plus grands sculpteurs : Antonin Mercié, Alexandre Falguière, Auguste Rodin dont il devient en 1893, le chef d'atelier pendant dix ans. Il peaufine son sens de l'observation et apprend toute l'importance de la lumière sur les sujets. L'artiste sculpteur taille la pierre pour Camille Claudel avec qui il a travaillé à plusieurs reprises.
Pompon décide, en 1905, de se consacrer à la sculpture animalière en mouvement et aux lignes épurées.
En 1922, se tient le Salon d'Automne à Paris où Pompon expose l'Ours Blanc. La sculpture obtient un véritable succès qui rend l'artiste sculpteur célèbre à 67 ans. Son œuvre est présentée grandeur nature et en mouvement, il est facile de l'imaginer marchant sur la banquise. De ses lignes douces, sobres et arrondies, on distingue sa masse musculaire.
Après le triomphe de l'Ours Blanc, l'artiste sculpteur continue sa quête de la simplicité et de la pureté dans son art. Il réalise de nouvelles sculptures animalières. Ses modèles se trouvent au jardin des plantes où il se rend chaque jour muni de son établi ambulant.
Le Pélican, la panthère noire, le canard, le grand cerf, l'hippopotame sont quelques-unes de ses œuvres. Le taureau, en bronze, est exposé à Saulieu, sa ville natale et sera le dernier ouvrage avant son décès. Il meurt le 6 mai 1933 suite à une opération. Il part seul, sans famille et repose dans sa ville natale, à Saulieu, sous le Condor. Plus tard, Le Chanoine Kir fait ramener son atelier à Dijon au Palais des Ducs. Avant sa mort, à l'âge de 78 ans, il interdit toute reproduction de son œuvre, mais ceci n'a pas été respecté. De nombreuses copies ont été réalisées, dévalorisant les œuvres originales.
Pompon, quelques sculptures centrales de son œuvre
L'Ours Blanc
François Pompon devient célèbre lorsqu'il expose en 1922 au Salon d'Automne l'Ours Blanc qui se fera remarquer par sa modernité. Conçu en plâtre et de taille réelle, l'ours marche. La sculpture, tout en rondeur, apporte une douceur à l'animal sauvage. Ses muscles apparents laissent deviner le mouvement. Aucun relief n'apparaît sur la sculpture, son pelage et ses griffes ne sont pas représentés. C'est en le regardant, en le scrutant qu'il apprit à connaître sa morphologie et ses volumes. "J'aime la sculpture sans trou ni ombre" déclare l'artiste sculpteur.
La Panthère Noire
Créée en 1925, la Panthère noire aux oreilles couchées est, elle aussi, en mouvement. Sa silhouette effilée, patinée, polie en fait une œuvre en bronze remarquable.
L'Hippopotame
De ses nombreuses visites au Jardin des Plantes, Pompon s'inspire des animaux qu'il croque avant de les sculpter dans le plâtre. L'Hippopotame est façonné en grandeur nature en 1931. Il l'a taillé, lissé, cassé les angles pour ne laisser que son corps rond et sa gueule ouverte.
D'autres sculptures célèbres
Amoureux des animaux, qu'ils soient sauvages ou domestiques, François Pompon travaille sans relâche les silhouettes jusqu'à la simplicité pure. Il les modèle pour un rendu vivant.
- la chouette - bronze 1923
- le canard - plâtre 1934
- le pélican - plâtre 1925
- le grand cerf - plâtre 1929
- la tête de l'orang-outan - marbre noir 1930
- le condor - bronze 1923
Pompon, amoureux des animaux et de son art, apporte la modernité dans le monde de la sculpture. Il devient une source d'inspiration pour d'autres sculpteurs tels que Brancusi, Duchamp-Villon, Art.