Peinture ancienne et moderne au programme
C’est la saison des bonnes résolutions. Alors quoi de mieux que de se promettre à soi-même la visite des meilleures expositions artistiques annoncées pour 2023 ? Muséales pour la plupart, on n’y trouvera bien entendu pas d’œuvres d’art à vendre, mais des milliers de tableaux, de sculptures, de photographies et d’installations pour inspirer les artistes ou les collectionneurs que vous êtes. On se régale déjà à la seule lecture de leur programmation dans le numéro de janvier de Beaux Arts Magazine, qui annonce un premier semestre « riche en expositions hautement désirables », depuis le maître vénitien Giovanni Bellini jusqu’à la sulfureuse comédienne Sarah Bernhardt, en passant par le frère de Claude Monet, les Vikings, Philippe Starck ou Warhol et Basquiat, sans oublier quelques pépites d’art contemporain… Voici spécialement pour vous une petite sélection française en catégorie peinture.
Au chapitre des tableaux donc, les amateurs du Caravage ne bouderont pas leur plaisir en allant voir à Dijon du 29 mars au 25 juin, au musée Magnin, ou à Aix-en-Provence du 15 juillet au 29 octobre, au musée Granet, ceux de l’incroyable collection d’œuvres d’art signées des émules du maître, comme Battistello, Jusepe de Ribera, Massimo Stanzione ou Bernardo Cavallino, constituée par un ingénieur italien mort en 2015 et exposée pour la première fois en France. A croire que tous les tableaux à vendre s’inspirant chacun à leur manière du ténébrisme du Caravage étaient pour lui !
Pour ne pas laisser s’envoler le charme italien, direction les cimaises du Louvre, à partir du 7 juin et jusqu’au 8 janvier 2024, où se dévoileront en majesté les joyaux du musée Capodimonte, de Naples, célèbre pour ses dessins et peintures de Bellini, Botticelli, Caravage, Guido Reni, Gentileschi, Masaccio, Parmigianino ou Titien… Tandis qu’à lui seul, en une cinquantaine de tableaux, Giovanni Bellini (vers 1430-1516), grand maître du colorito, cette fameuse technique des peintres vénitiens de la Renaissance, rénovateur génial de la peinture vénitienne avec « sa touche fluide conférant lyrisme et poésie à ses paysages » et comptant parmi les premiers à utiliser la technique de l’huile développée par les Flamands, occupera du 3 mars au 17 juillet les salles d’exposition temporaire du si charmant musée Jacquemart-André à Paris.
Giovanni Bellini et atelier, Vierge à l’Enfant
Dans la catégorie choc des titans pictural, Manet et Degas seront réunis au musée d’Orsay du 28 mars au 23 juillet. Une confrontation de haut vol entre « le peintre visionnaire qui cassa les règles de l’académisme et ouvrit la voie des modernités à venir, auteur de deux nus féminins parmi les plus scandaleux de l’histoire de l’art, Olympia et le Déjeuner sur l’herbe », et le « fer de lance des impressionnistes, virtuose du pastel qui marqua les esprits avec ses cadrages cinématographiques avant l’heure et un sens du mouvement vertigineux ». Si les deux artistes peintres n’ont finalement pas pu être amis, les visiteurs n’en apprécieront pas moins leurs « guest stars » : la Modiste, l’Enfant à l’épée et Nana, de Manet, feront face aux Repasseuses, à la femme nue au Tub ou au couple inquiétant d’Intérieur, de Degas.
Pour en découvrir plus sur l'expositiont "Manet/Degas" : ICI
L’occasion à Paris, aux mêmes dates ou à peu près, de passer par le musée du Luxembourg pour se laisser raconter la très intéressante histoire de Léon Monet (1836-1917), grand frère de Claude et mécène de nombreux autres impressionnistes comptant parmi leurs compagnons de route, comme Renoir, Sisley ou Pissaro. Léon était chimiste et avait fondé la Société industrielle de Rouen. Il n’aimait rien tant qu’acheter directement auprès des artistes les tableaux à vendre représentant les paysages ayant bercé leur enfance à son frère et lui au Havre, ou ceux dans lesquels s’était épanouie sa carrière professionnelle en Normandie. Sont donc réunis ici de véritables chefs-d’œuvre impressionnistes en plus de documents intimes très touchants, comme le premier carnet de dessin de Claude Monet, qui n’avait encore jamais été montré à ce jour.
Tout savoir sur l'expositon "Léon Monet : Frère de l'artiste et connectionneur" : ICI
Il sera donc de bon ton ensuite d’aller faire un tour par Giverny pour y admirer du 31 mars au 2 juillet « les enfants de l’impressionnisme ». Qu’ils soient sages ou turbulents, qu’ils soient représentés par Berthe Morisot, Auguste Renoir, Mary Cassatt, Claude Monet ou Camille Pissaro, ces chères têtes blondes peuplent d’innombrables toiles inspirées par les familles des artistes, mais aussi par celles de leurs amis, de leurs marchands d’art ou des acheteurs de leurs tableaux à vendre…
A découvrir avec vos enfants (ou sans) au musée Giverny : "Les enfants de l’impressionnisme"
Et puis en matière de peinture, il ne faudra surtout pas manquer l’exposition que le Centre Pompidou-Metz va consacrer à Suzanne Valadon du 15 avril au 11 septembre. Enfin, celle qui fut parmi les premières femmes admises au Salon de la Société nationale des beaux-arts et qui osa peindre nu son jeune amant va avoir droit à une grande rétrospective dans le Grand Est, où l’on vient déjà admirer le fameux Lancement de filet au musée des beaux-arts de Nancy. En plus d’être une artiste peintre géniale et inoubliable, Suzanne Valadon (1865-1938) a une vie digne d’un roman, auprès notamment de son trublion de fils Maurice Utrillo et de l’ami de ce dernier. Elle qui voulait devenir acrobate de cirque avant de poser à 15 ans pour Renoir, Toulouse-Lautrec ou Puvis de Chavannes, dont on visite avec émotion l’appartement et l’atelier au-dessus du délicieux Musée de Montmartre à Paris, et qui fût finalement adoubée par l’irascible Degas comme l’une des leurs, nous bouleverse aussi bien par sa peinture sans concession que par son destin hors du commun offrant de plonger dans l’effervescence de la Belle Epoque.
Expositon "Suzanne Valadon : un monde à soi" du 15 avril au 11 septmebre 2023, à retrouver au Centre Pompidou-Metz : ICI
A propos du musée de Montmartre, il exposera du 31 mars au 10 septembre les peintures, photographies, sculptures, poèmes et œuvres cinématographiques du surréalisme au féminin, réunissant ainsi sur ses cimaises rien moins que Meret Oppenheim, Toyen, Mimi Parent, Edith Rimmington, Dora Maar, Lee Miller, Lise Deharme, Leonor Fini, Valentine Hugo, Suzanne Van Damme, Marianne Van Hirtum…
Parmi les poids lourds qui vont faire carton plein, Basquiat et Warhol se retrouveront à la Fondation Louis Vuitton du 5 avril au 28 août, et David Hockney au musée Granet d’Aix-en-Provence du 28 janvier au 28 mai. Tandis que les désormais incontournables hauts lieux de l’art immersif renouvelleront leurs expositions numériques en véritables galeries d’art nouvelle génération : les peintures de Salvator Dali envahiront toute l’année les Bassins de Lumière à Bordeaux au son des Pink Floyd à partir du 3 février, les majestueuses Carrières des Lumières des Baux-de-Provence se couvriront toute l’année des tableaux des maîtres hollandais de Vermeer à Van Gogh dès le 24 février, Chagall et Paul Klee se partageront toute l’année l’Atelier des Lumières à Paris à partir du 17 février, et les ondulations de l’Art nouveau inspirées par la nature inonderont le Grand Palais immersif à Paris avec les œuvres d’art Alfons Mucha du 14 mars au 13 août.
- Exposition "Basquiat X Warhol, à quatre mains", du 5 avril au 28 aout 2023 à la fondation Louis Vuitton : ICI
- Exposition "David Hockney - Collection de la Tate", du 28 janvier au 28 mai 2023 au musée Grannet d'Aix-en-Provence : ICI
- Exposition "Dali, l'énigme sans fin" du 3 février au 7 janvier 2023, au Bassins des Lumières de Bordeaux : ICI
- Exposition "De Vermeer à Van Gogh, Les maîtres hollandais" du 24 février au 15 octobre, aux Carrières des Lumières des Baux-de-Provence : ICI
- A l'atelier des Lumières à Paris, l'exposition "Chagall, Paris - New York" - ICI et "Paul Klee - peindre la musique" - ICI