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L’art contemporain occupe aussi la rentrée !
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Novembre 2023 | Temps de lecture : 27 Min | 0 Commentaire(s)

A propos des expositions d’art contemporain qu’il ne faudrait pas oublier en cette rentrée qui braque tous ses projecteurs sur l’art moderne.

Loin des grandes expositions d’art moderne qui font la Une de tous les autres magazines d’art en cette rentrée, à grand renfort de Nicolas de Staël ou de Modigliani, le magazine d’art contemporain Artpress a choisi pour sa couverture une photographie de Bertille Bak, née en 1983 à Arras, qui répond en pages intérieures aux questions d’Aurélie Cavanna à l’occasion de sa nomination au Prix Marcel Duchamp. Le magazine revient par ailleurs sur les expositions qui ont marqué ses contributeurs cet été. A l’image du Cri des fleurs, de l’artiste franco-israëlien né en 1975, Yosef Joseph Dadoune, à voir encore jusqu’au 5 novembre au Musée d’art et d’histoire du judaïsme à Paris. Le MAHJ donne à voir la variété de ses pratiques alors qu’il est surtout connu en France comme vidéaste.

Si le film Universes nous fait voyager à travers territoires, cultures et rites, ayant été conçu à partir de photographies issues de trois performances réalisées dans des lieux distincts (la Villa Arson, où Dadoune s’est éveillé à l’art, Ofakim et le désert du Néguev où il a grandi, et Safed en Galilée, dans la partie septentrionale d’Israël), il entre surtout en résonnance avec les œuvres d’art plus récentes présentées dans l’exposition. Comme ses dessins, où la fleur apparaît pour la première fois avec la série Poèmes Hannah Arendt (2016), avant d’en devenir le sujet principal. « Si les racines sont autant de veines irriguant ces corps végétaux, par endroits, des fils barbelés émergent (la Fleur vorace, 2023) : les stigmates de la guerre semblent s’immiscer dans la structure même des plantes. Les fleurs crient des larmes de sang sur cette guerre sans fin », écrit Elodie Antoine.

Claire Margat, elle, a choisi de commenter deux expositions. Celle qui est encore visible au Musée du Quai Branly, à Paris, jusqu’au 19 novembre : « Senghor et les arts. Réinventer l’universel ». Œuvres d’art et documents y retracent la pensée du poète et homme d’Etat Léopold Sédar Senghor, pionnier de la « négritude », président du Sénégal de 1960 à 1980 et premier Africain à siéger à l’Académie française en 1983. C’est lui qui a organisé en 1966 à Dakar le premier « Festival mondial des arts nègres ». Comme le rappelle la journaliste, « Le volontarisme de Senghor promoteur de l’art africain fut critiqué en 1974 quand Issa Samb brûla ses toiles retenues pour l’exposition Art sénégalais d’aujourd’hui au Grand Palais : un art contemporain africain contestataire est né avec le collectif Agit’Art. Entre engagement politique et reconnaissance étatique, la place de l’art et des artistes est à redéfinir, en Afrique comme ailleurs. »

Et puis la journaliste est également allée voir l’exposition « Michel Nedjar » à la Collection de l’art brut de Lausanne, encore visible jusqu’au 29 octobre. L’artiste plasticien et cinéaste expérimental né en France en 1947 désigne sous le nom de « poupées » l’ensemble de sa production proliférante de créations-créatures. Cinquante ans de création s’exposent ici à la suite d’une généreuse donation.

Claire Pacquet, elle, est allée visiter au Mudam à Luxembourg l’exposition qui s’est achevée le 10 septembre : « Dayanita Singh. Dancing with my camera ». L’artiste photographe née en 1961 à New Delhi s’intéresse à des réalités aussi diverses que les archives, l’architecture, la musique, la danse ou la construction de l’identité de genre, et explore la nature relationnelle des images. « Ce que semble nous dire Singh », écrit Claire Pacquet, « c’est que loin d’être des objets figés, les images réclament, pour être saisies, des opérations temporaires à recommencer toujours. »

Le critique d’art Paul Ardenne a quant à lui choisi d’écrire sur l’exposition qui s’est achevée le 10 septembre au Palais de Tokyo, à Paris : « Laura Lamiel. Vous les entendez ? » L’artiste plasticienne née en 1943 est la première cobaye de son œuvre d’art, dont le propos est l’espèce humaine, et la manière de le tenir un périmètre sensible à arpenter et méditer. « L’œuvre de Lamiel, tissée d’abîmes, constitue une passionnante synthèse de styles, de méthodes, de références, depuis l’art minimal et l’arte povera jusqu’aux formes les plus avancées de la sculpture psychologique, » écrit Paul Ardenne. Qui a également rédigé pour Artpress un autre article de retour d’exposition : « Elmgreen & Dragset. Bonne chance ». Cette fameuse exposition au Centre Pompidou-Metz dont nous vous parlons par ailleurs. Où l’humain n’en finit plus de chercher sa place. « Dispositif sadique, pour le moins. S’identifier à ces sculptures de nous, encore plus, c’est devoir admettre notre dépendance, la glue de l’aliénation sociale », écrit le journaliste.

Chirine Hammouch s’est laissé enthousiasmer par l’exposition « Ron Mueck » à la Fondation Cartier, à voir à Paris jusqu’au 5 novembre. « Les œuvres phares du sculpteur, mais aussi celles achevées au printemps dernier, permettent une réflexion fascinante sur le caractère risible et tragique de l’existence humaine. » Il faut dire que dès l’entrée, un amoncellement monumental de crânes humains donne tout de suite le ton !

Maud de la Forterie nous emmène au Domaine national de Chambord, où l’exposition « Lionel Sabatté. Pollens clandestins », qui livre le fruit d’une résidence de l’artiste au domaine, est encore visible jusqu’au 17 septembre ; mais aussi à Arles pour nous parler de Carrie Mae Weems, dont l’œuvre photographique, rarement montrée en France, se dévoile à la Fondation Luma depuis le 26 mai ; ainsi qu’à Zurich, où l’exposition estivale de qualité muséale qui s’achève le 16 septembre à la galerie d’art Hauser & Wirth, a réuni les œuvres d’art de Barnett Newman, Mark Rothko et Louise Bourgeois.

Isabelle de Maison Rouge commente l’exposition consacrée à Thu-Van Tran au Mamac à Nice jusqu’au 1er octobre : « Nous vivons dans l’éclat ». Avec notamment un retour aux origines vietnamiennes de l’artiste vivant et travaillant en France, née en 1975 à Ho Chi Minh-Ville, point de départ récurrent dans ses réflexions plastiques autant qu’esthétiques. « Cette contrée lointaine qu’elle connaît si peu mais qu’elle évoque ou même convoque dans un voyage linguistique où elle se positionne en traductrice. Ce pays natal si régulièrement victime des incursions des puissances occidentales. »

Marc Donnadieu revient sur les Rencontres de la photographie d’Arles qui se tiennent encore jusqu’au 24 septembre, constatant que Christoph Wiesner, leur directeur pour la troisième année consécutive, a trouvé ses marques : « la sélection est plus structurée, les thèmes plus resserrés, l’espace donné à chaque projet plus ample, et certains s’accompagnent même de rencontres dédiées ».

Francesca Pietropaolo apprécie que l’exposition à Florence au Museo Novecento et autres sites démontre combien l’art de Y.Z. Kami « est empreint d’une présence évanescente, et pourtant sensuelle, de transformations internes et de contemplation spirituelle. » A Marseille, c’est Esther Teillard qui a pu constater combien Jean Le Gac se sent au musée Regards de Provence comme « le fou qu’on ne voit jamais ailleurs que dans la cale de son navire ». Après le Domaine de Chaumont-sur-Loire l’an dernier, on est heureux de le retrouver « caché » ici jusqu’au 19 novembre.

Jeanne Mathas est allée arpenter le Creux de l’Enfer à Thiers et le Château de Goutelas à Marcoux pour « Penser comme une montagne », et croiser les œuvres d’art de Marinette Cueco, Sarah Laaroussi, Bastien Mignot, Astrid Nobel, Jérôme Dupeyrat et Laurent Sfar, Marjolaine Turpin, Karine Bonneval, Jean-Baptiste Perret, Gilles Clément…

Enfin, Etienne Hatt a pu admirer la première exposition du Frac Auvergne dans son nouveau lieu, et « la dernière de Jean-Charles Vergne qui, après 27 ans de direction, a décidé, dans un contexte politique régional que l’on sait aujourd’hui très tendu, de tourner la page ». Affaire à suivre.

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