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L'ANNUAIRE OFFICIEL DES ARTISTES CONTEMPORAINS
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Le dessin est un art qui cartonne !
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Mai 2024 | Temps de lecture : 27 Min | 1 Commentaire(s)

A l’occasion du salon du dessin contemporain Drawing Now Art Fair, à Paris, du 21 au 24 mars au Carreau du Temple.

Le dessin était autrefois un peu considéré comme le brouillon d’une peinture ou d’une sculpture. L’esquisse d’une « vraie » œuvre d’art quoi… Mais ce temps est révolu, et c’est tant mieux ! Je ne sais pas vous, mais moi j’adore le dessin. Faire défiler des dessins sur Instagram est même devenu une addiction personnelle. Je scrolle inlassablement, ça me régale et ça n’est pas compliqué : les dessinateurs et dessinatrices sont devenus légion à poster leurs créations sur les réseaux sociaux. Quant à l’onglet « Dessin » de votre site préféré ARTactif, il regorge de pépites. Jetez y un œil ! Dessins au crayon, dessins à l’encre, dessins au fusain, dessins au pastel, sans compter les techniques mixtes… toutes ces merveilles sont ici autant d’œuvres d’art à vendre. Et d’œuvres d’art à acheter pour se faire l’immense plaisir de les admirer chez soi ou les offrir aux gens qu’on aime. Car ces créations graphiques rivalisent d’ingéniosité, d’harmonie, de messages forts… et souvent ce sont des œuvres vendues moins cher que des peintures ou des sculptures. Car elles sont fragiles. Ce n’est pas un hasard si elles ne restent jamais exposées plus de trois mois dans les musées, retrouvant à tour de rôle l’obscurité protectrice des réserves de cabinets d’arts graphiques. Mais pas de panique : vous éviterez de les exposer en pleine lumière naturelle, et vous les protégerez d’un verre spécial anti-UV, ce qui vous permettra d’en profiter aussi longtemps que vous le souhaiterez !

Dans le dossier spécial dessin que Beaux Arts Magazine nous a concocté ce mois-ci à l’occasion du fameux salon du dessin contemporain Drawing Now Art Fair qui se tiendra du 21 au 24 mars au Carreau du Temple, à Paris, les douze dessinateurs et dessinatrices sélectionnés comme étant celles et ceux qui font la tendance aujourd’hui n’ont plus à craindre la lumière, « qu’ils expriment le pouvoir magique de la couleur, adoptent le graffiti comme geste politique ou réinventent le corps humain ». Un extrait d’une œuvre de Mathieu Santori se déploie sur toute la double page d’ouverture, illustrant parfaitement l’ambivalence que peut supporter un dessin, prouvant s’il le fallait encore que les crayons de couleur n’ont décidément rien d’inoffensif. Certes, depuis le 7 janvier 2015, nous savons tous que le dessin peut tuer… Mais dans un autre genre que le dessin de presse, ce Refusons que nos lendemains soient mornes et gris détourne les codes en utilisant un papier peint fleuri aux douces couleurs pastel, comme fond à des représentations d’enfants et d’animaux très inquiétantes dès qu’on y regarde de plus près…

Avec son dessin toujours subversif et multipliant les plans à la manière des Primitifs flamands, Mathieu Santori est bien entendu l’un des « 12 artistes à suivre » selon Barbara Soyer, la journaliste de Beaux Arts Magazine. Né en 1994, il vit et travaille à Paris, assumant complètement la transgression qui anime son travail. Et donc l’hypersexualisation de ses personnages, puisque l’artiste « trouve la vie érotique tout le temps »… Fan d’Alfred Courmes (1898-1993), qu’André Breton avait baptisé l’« ange du mauvais goût » et dont la rétrospective en 2023 à Paris, à l’Espace Niemeyer, a redopé la cote, mais aussi d’Henry Darger (1892-1973), un dessinateur américain mort pauvre et inconnu, qui se retrouve aujourd’hui l’un des plus cotés sur le marché de l’art brut… Mathieu Santori dit « dessiner des choses qu’on n’oserait pas penser »…

Dans la même catégorie, dite « Corps libres », celle où « le dessin devient un espace de liberté, moyen simple et accessible d’en finir avec les codes et les corps normatifs et de proposer d’autres visions des genres, des mœurs et des sexualités », la journaliste de Beaux Arts Magazine a également rangé Soukaina Joual. Née en 1990, vivant et travaillant au Maroc, la dessinatrice déconstruit les images et les stéréotypes liés au corps féminin, à sa représentation et à son incarnation à travers les cultures et l’histoire de l’art. En 2023 elle a développé un ensemble de grandes broderies textiles, et en 2021, sa série de dessins The Female Gaze montrait un corps nu féminin en mouvement à la façon des décompositions photographiques d’Eadweard Muybridge.

En catégorie « Gribouillage », genre qui tient le haut du pavé sur la scène du dessin actuel, renforçant le lien entre l’écriture et le dessin, le poétique et le politique, la journaliste de Beaux Arts Magazine a placé Anne-Lise Coste et Louis Lanne. La première est née en 1973, vit et travaille dans le Gard, et est représentée par quatre galeries d’art en Europe : excusez du peu ! N’empêche qu’elle n’en demeure pas moins rare en France, et notamment à Paris. Elle participe d’ailleurs pour la première fois à Drawing Now Art Fair, sur le stand de la galerie d’art Lullin + Ferrari (Zurich) : ouvrez l’œil ! Quant au second, Louis Lanne, né en 1995, vivant et travaillant à Paris, il s’est fait le chantre du feutre Velleda et du tableau magnétique blanc qu’il recouvre de son écriture cartoonesque. Il expose jusqu’au 17 mars aux Beaux-Arts de Paris.

En catégorie « Retour à l’enfance », ainsi nommée pour évoquer les œuvres graphiques empruntant aux codes enfantins ou aux albums jeunesse, renouant avec une écriture et un esprit où dominent le jeu et la fraîcheur, Beaux Arts Magazine a choisi Clara Cimelli et Hélène Baril. La première est née en 1997, vit et travaille à Paris, et son dessin monumental Sea Life tranchait sur les cimaises blanches du Beffroi en clôturant le parcours du Salon de Montrouge 2023. Son art bigarré de la fresque lui permet également de pratiquer le tatouage, en plus d’être fan du Trecento et du Quatrocentto. La seconde, née en 1978, vivant et travaillant à Paris également, s’amuse sérieusement depuis l’année dernière avec les tribulations de Gropieds, une étonnante série de gouaches pointillistes à la grâce toute enfantine.

Elles sont trois en catégorie « L’épure des motifs » : Isabella Ducrot, Alexandra Duprez et Gaelle Loth. La première tranche en terme générationnel puisqu’elle est née en 1931. Isabelle Ducrot, qui dessine et peint sur des papiers et des tissus anciens dénichés aux quatre coins du monde pour en révéler la trame et la délicatesse, vit et travaille à Rome. Elle est représentée par la galerie d’art berlinoise Capitain Petzel, qui l’a « découverte » il y a une dizaine d’années, et va bénéficier du 26 avril au 8 septembre 2024 d’une exposition monographique au Consortium de Dijon, une première dans une institution française, avec plus de 70 œuvres présentées, la plupart très récentes. La deuxième, Alexandra Duprez, est née en 1974, vit et travaille à Douarnenez, où elle a ouvert la galerie d’art Plein-Jour en 2015. Elle construit son œuvre semée de fragments de corps depuis les années 1990, et sera à Drawing Now Art Fair sur le stand des galeries d’art Albrecht (Berlin) et DYS (Bruxelles). La troisième, Gaelle Loth, née en 1988, vivant et travaillant à Lyon, multiplie les visages aux couleurs vives et pastel sans jamais faire usage du noir. Elle expose actuellement à Annecy au Point Commun jusqu’au 11 mai.

Enfin en catégorie « Encres magiques », « quand le dessin obtenu par la répétition, la superposition et la confrontation des traits, des gestes et des couleurs devient une expérience mentale et physique à la fois pour l’artiste et pour le regardeur… », sont réunis Noé Herbet, dont les irisations au Bic à 15 couleurs ne sont que le prélude à de futures nouvelles explorations maintenant qu’il multiplie les voyages, Alice Gauthier, qui sera au stand de la galerie d’art Dilecta (Paris) à Drawing Now Art Fair avec ses paysages liquéfiés aux dimensions cosmiques, et l’hypnotique Anne Bourse qui bénéficiera d’une exposition monographique dès la réouverture du musée d’Art moderne et contemporain de Saint-Etienne Métropole en octobre 2024.

De quoi m’abonner à quelques nouveaux comptes Instagram… avant d’aller faire un tour à Drawing Now Art Fair !

 

Valibri en RoulotteArticle écrit par Valibri en Roulotte

 

Illustration : Drawing Now Art Fair 2019 au Carreau du Temple Galerie Papillon ©Emmanuel Nguyen Ngoc

Discutons !
Aranzazu García / Private.area_artist
06/05/2024 (16h23)
Como dibujante ,y amante del dibujo, me parece maravilloso que se deje de considerar el dibujo como un arte menor y se le otorgue su espacio, con maravillosas creaciones.
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Exemple : Galerie spécialisée en Pop Art