Les galeries d’art en mode estival
A propos de six galeries d’art en France dont il fait bon pousser la porte cet été.
Un petit tour de France des galeries d’art ouvertes cet été, histoire de faire le point sur la cote des uns et des autres, ça vous dit ? C’est le magazine L’Oeil qui s’est collé à la sélection (non exhaustive) des adresses dont vous pourriez avoir grand plaisir à pousser la porte au fil de vos pérégrinations estivales. Je vais donc pouvoir vous en dire un peu plus ici, en commençant par les quatre chouchous de la journaliste Marie Potard.
D’abord, si vous avez par exemple profité de vos vacances pour aller voir ou revoir la Fondation Maeght fêtant ses 60 ans et son extension magique, comme je vous y invite dans un autre article sur ce site, vous n’êtes pas très loin de Monaco, où l’antenne monégasque d’Opera Gallery propose le fameux « Monaco Masters Show » à ne surtout pas manquer, et qui ouvre cette année jusqu’au 31 août. Cette exposition présente toujours des œuvres d’artistes de l’après-guerre et d’artistes contemporains, réinventant un dialogue entre les peintures, les œuvres sur papier et les sculptures de différents lieux, périodes et mouvements artistiques, célébrant l’esprit et le génie de près d’une trentaine d’artistes dont les œuvres créatives et innovantes ont façonné le monde de l’art et de la culture depuis près d’un siècle. Bref, c’est LE rendez-vous incontournable pour les amateurs d’art et les collectionneurs dans la Principauté. On est évidemment dans le haut de gamme des œuvres d’art à vendre…
Parmi les 35 artistes des XXe et XXIe siècles sélectionnés dans cette nouvelle édition pour avoir vécu et travaillé sur la Côte d’Azur (il y avait le choix), vous allez par exemple vous retrouver face à Fernando Botero, Marc Chagall, Alexander Calder, Niki de Saint-Phalle, Hans Hartung, Fernand Léger, Joan Miro, Pablo Picasso… ou encore Jean-Paul Riopelle (1923-2002), ce peintre, graveur et sculpteur canadien dont le nom est peut-être un peu moins familier des expositions très grand public, mais qui n’en demeure pas moins passionnant. Le centenaire de sa naissance a d’ailleurs été magnifiquement célébré l’an dernier, que ce soit au musée des beaux-arts du Canada, à la Fondation Maeght justement, à Saint-Paul-de-Vence, ou au Centre Pompidou à Paris jusqu’au printemps de cette année. Même si le rêve de Riopelle de créer une fondation à l’image de celle des Maeght, pour unir et soutenir une grande diversité d’artistes, n’a finalement pu se réaliser que près de vingt ans après sa mort, elle existe désormais au Canada. La Fondation Jean Paul Riopelle a pour mission de célébrer la vie, les réalisations et l’héritage de l’artiste à travers la conservation, la mise en valeur et la diffusion de son œuvre. Grâce à l’innovation, à des programmes créatifs, à l’éducation aux arts, à des partenariats et des collaborations, la Fondation vise à inspirer les futures générations d’artistes et d’amateurs d’art visuel afin qu’ils puissent développer leur plein potentiel créatif, tout en appréciant mieux l’importance de Jean Paul Riopelle dans l’histoire de l’art canadien et international.
Un fait non négligeable à relever en terme de cotation : Jean Paul Riopelle a fait son entrée en 2019 dans le prestigieux top 100 du marché de l’art mondial, si l’on se réfère à l’indice Artprice informant les collectionneurs de la position des 100 artistes modernes et contemporains les mieux cotés. On ne s’en étonnera pas car, en 2017, deux œuvres de la période des mosaïques, Sans titre (1953) et Vent du nord (1952-1953) se sont vendues, respectivement, à 5 771 276 $ US et 5 529 436 $ US, devenant les deuxième et troisième œuvres d’art les plus coûteuses au Canada – devancées, à notre connaissance, par un seul tableau, Mountain Forms, de Lawren Harris, vendu plus de 8 millions $ US en 2016. Selon les données publiées par les maisons de vente aux enchères Christie’s, Heffel et Sotheby’s, pas moins de 26 Riopelle se sont vendus à 1 million de dollars américains ou plus entre 2006 et 2019. À l’exception d’une toile réalisée en 1967-1968, toutes ces œuvres appartiennent à la période des mosaïques des années 1950. Douze ont été vendues à Paris, 11 à Toronto, 2 à Londres et 1 à New York, toujours selon le site Artnet.
Mais quittons un peu les ors de Monaco pour aller voir du côté de Marseille, à la galerie d’art Alexis Pentcheff, au Pavillon de la Reine Jeanne, chemin du Génie (j’adore cette adresse). Depuis le 6 juillet et jusqu’au 28 septembre, elle met à l’honneur le peintre Bernard Buffet (1928-1999) qu’on a presque l’impression de redécouvrir, car la galerie d’art a carrément donné carte blanche à son fils, Nicolas Buffet. Lequel a choisi de nous sortir un peu des sentiers battus, en sélectionnant une vingtaine d’œuvres d’art à vendre montrant son père sous un jour nouveau. Comme nous le signale Marie Potard, « le visiteur peut ainsi découvrir plusieurs marines – à l’instar de Ios, 1994 – qui résonnent avec la vue qu’offre la galerie, perchée au-dessus de la Méditerranée dans le petit port de Malmousque, mais aussi de grands nus féminins ou encore un portrait de singe, Cynocéphale, exécuté en 1997 ». Ca donne envie, non ?
Vous préférez la Sologne au Sud ? Moi aussi parce que j’ai vraiment trop chaud dans ma roulotte en été. Donc direction Nancay, en région Centre-Val de Loire, aux portes du Loir-et-Cher, et en plein cœur du Berry. La commune est aussi connue pour ses sablés que pour sa galerie d’art… si, si ! Je laisse la parole à la journaliste de L’Oeil pour vous donner envie d’y passer avant le 22 septembre. « Installée depuis presque cinquante ans dans le Grenier de Villâtre, corps de logis rattaché au château de Nançay – la galerie Capazza bénéficie d’un espace d’exposition de 2 000 m2 lui permettant d’accueillir de nombreux artistes. Cet été, quatre solo shows y prennent place, avec une trentaine d’œuvres par artistes : Nathalie Grall (gravure), Gérard Fournier (sculpture), Frédéric Dégranges (dessin et peinture) et Brigitte Pénicaud (céramique). »
Et enfin nous allons nous rapprocher de Paris avec le quatrième choix de Marie Potard, puisqu’il s’agit de la galerie d’art Marc Maison, à Saint-Ouen-sur-Seine (93), qui sacrifie à l’impératif 2024 de relier l’art au sport, Jeux olympiques obligent. L’antiquaire expose donc plus de 150 objets d’art, tableaux et sculptures à vendre qu’il a mis plus de cinq ans à rassembler sur cette thématique. Parmi ces pièces historiques à découvrir jusqu’au 18 septembre, on notera Une Régate à Joinville, le départ, de Ferdinand Gueldry, Salon de 1881 (400 000 €) et un miroir Art déco au décor de joueurs de rugby de Georges Marius Boretti, datant d’environ 1930 et affichant le prix de 4 900 €.
Si vous restez dans les environs de Paris, Anne-Cécile Sanchez vous recommande quant à elle d’aller faire un tour à Bazoches-sur-Guyonne (78), où la galerie Marcelle Alix a pris ses quartiers d’été jusqu’au 1er septembre à la Maison Louis-Carré (signée Alvar Aalto). Quatre de ses artistes y sont exposés : Laura Lamiel, Charlotte Moth, Ian Kader et Mira Schor. La journaliste de L’Oeil Christine Coste signale de son côté la thématique « Face cachée » choisie par la galerie d’art Univer / Colette Colla dans le 11e arrondissement de Paris, avec notamment des œuvres d’art à vendre encore jamais montrées de sept des artistes qu’elle représente : Jean-Pierre Schneider, Olivier Marty, Philippe Fontaine, Noriko Fuse, Jean-François Baudé, Monique Tello, Laurent Selmès et Olivier Aubry. Lequel est même invité pour la première fois à la galerie.
Article écrit par Valibri en Roulotte
Image by Tasos Lekkas from Pixabay