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Janvier 2025 | Temps de lecture : 26 Min | 0 Commentaire(s)

Un Jour des artistes : le 19 septembre !

Guy Boyer, Directeur de la rédaction de Connaissance des Arts a eu une riche idée : créer chaque année une Journée des artistes ! Le principe en serait aussi simple que lumineux. Il s'agirait d'ouvrir les travées de grands musées parisiens pour une journée entre deux expositions à des artistes qui n'auraient en temps normal jamais aucun accès à un tel honneur. Le musée d'Art moderne, le Centre Pompidou et le Palais de Tokyo seraient-ils prêts à jouer le jeu, eux qui n'accueillent jamais d'artistes contemporains n'ayant déjà une cote bien établie ? C'est en tout cas l'initiative qu'a prise le président du musée d'Orsay Christophe Leribault relayé par son successeur Sylvain Amic en réponse à une sollicitation de Thomas Lévy-Lasne de faire du 19 septembre le Jour des peintres. Cette première fut brève, qui ne dura que six heures, mais importante sur le plan symbolique. Quelques dizaines d'artistes heureux élus ont bénéficié des vastes espaces de l'ancienne gare et de sa lumière zénithale. D'autres ont eu le privilège de voisiner avec les peintres illustres du passé qui les ont tant inspirés. Bref, l'évènement fut joyeux avec un petit air coquin de salon des refusés. Le public fut au rendez-vous. Élèves d'exposants, galeristes voire amateurs venus de tous les coins de l'Hexagone pour cette expo éphémère placée sous le signe d'un dialogue spontané et sans façon entre les quatre-vingts peintres du jour et leur public. Ce succès donnera-t-il à qui de droit l'idée et l'envie de pérenniser et élargir à tous les arts ce premier 19 septembre ? ARTactif vote pour.

Illustration : le Musée d'Orsay

le Musée d'Orsay

 

Marcel Duchamp était-il pop ?

L'importance d'un évènement artistique peut se mesurer aux passerelles qu'il lance autant qu'aux questions qu'il conduit à se poser.  Il en va ainsi de l'exposition  Pop Forever, Tom Wesselman à la Fondation Louis Vuitton jusqu'au 24 février. Les liens de Wesselmann avec les autres incontournables géants du Pop art, Lichtenstein, Rosenquist et Warhol sont ainsi évidents. Les exposer côte à côte n'apporte plus grand chose. Plutôt qu'une énième sérigraphie de bouteilles de Coca Cola autant convoquer la Dynasty Urn avec logo Coca d'Ai Weiwei. Le propos pop cesse aussitôt d'être transparent. Voici pour l'aval et les éclairages apportés par cette exposition sur l'art actuel. Et vers l'amont, la mise en évidence des influences de Wesselmann est, elle aussi, riche de sens. On notera que ses collages de jeunesse avec agrafes laissent apparaître une influence Dada. Et surtout, on appuiera sur pause en soulignant l'inspiration de Duchamp. La mythique Fontaine est-elle l'une des premières icônes pop ? C'est un objet trivial de l'ère industrielle reproduit à l'identique à des milliers d'exemplaires. Comme les radiateurs, sèche-serviettes, réfrigérateurs ou lunettes de WC que Wesselmann intégra dans ses œuvres dans les années soixante. Les œuvres Pop seraient-elles à cataloguer comme des ready made ?

Illustration : Fontaine de Marcel Duchamp (1917)

Fontaine de Marcel Duchamp (1917)

 

Combien coûte un Wesselmann ?

Il y a une quinzaine d'années, vous auriez payé le double, mais en ce moment, il suffit d'avoir 2,5 à 3M$ pour vous offrir un Wesselmann. À ce prix, vous faites une affaire si vous mettez la main sur une œuvre appartenant aux séries Great American Nude et Still Life. Vous trouvez cela cher ? Dites-vous que si vous craquiez pour un Warhol comme Shot Sage Blue Marilyn, cela vous coûterait bien davantage. La tirelire que vous casseriez devrait contenir au moins 195M$. C'est le prix auquel cette œuvre fut vendue en 2022. La loi de l'offre et de la demande.

 

Zombi or not zombi ?

Apprenons à faire la différence entre l'original et la copie. Quelle est ainsi la différence entre un zombie avec un e final et un zombi sans e. Le premier est une caricature hollywoodienne, une machine à tuer, de préférence cannibale, dans la grande tradition inaugurée par La Nuit des morts-vivant de George A. Romero. Le second est l'authentique. Dans la tradition haïtienne, c'est un vivant ayant l 'apparence d'un mort. Envoûté par un sorcier vaudou, victime d'une vengeance familiale ou puni pour ses propres mauvais agissements. Enterré, exhumé, sans plus aucune volonté car drogué, il serait réduit en esclavage et travaillerait dans une usine ou dans les champs. À moins que ce soit un vivant ayant usurpé l'identité d'un mort ou un zombi psychiatrique, c'est-à-dire un malade mental se prenant pour un mort. Les amateurs de photographie apprécieront le cas très particulier de ce zombi aperçu dans la région de l'Artibonite par le maître de cérémonie de l'exposition du Quai Branly, Philippe Charlier. Photographié par ce médecin légiste et archéo-anthropologue, son image n'apparait sur aucun des centaines de clichés pris de lui comme si elle se dissolvait en volutes de fumées s'échappant du sol. Il n'imprime pas. Peut-être eût-il fallu lui proposer de faire, lui-même, un selfie ?

Illustration : Affiche de l'exposition Zombis La mort n'est pas une fin ? Musée du Quai Branly Jacques Chirac (jusqu'au 16 février)

 Zombis La mort n'est pas une fin ?

 

À la fois concave et convexe

La femme véritable est à la fois concave et convexe… C'est avec cette phrase du poète René Nelly gravée sur sa peau que Nil Yalter effectuait une danse du ventre de « Femme sans tête » devant l'objectif en 1974. Et c'est sous le titre Exile is a hard job emprunté à un autre poète, Nâzim Hijmet qu'elle avait exposé ses clichés et vidéos sur les émigrants, les « laissés pour compte » en 2023. Cette poétesse de l'image est venue planter dans le pavillon central  de la biennale de Venise « Topak Ev », sa yourte mythique découverte en 1973 à Paris dans le cadre de l'ARC (Animation Recherche Confrontation). Écho d'un lointain hommage aux femmes des communautés nomades d'Anatolie centrale. Cri d'alarme d'une pionnière. Elle aura gagné dans ce déménagement un Lion d'or récompensant l'ensemble de sa carrière d'artiste engagée avec une épatante opiniâtreté et une étonnante douceur.

Illustration :Topak Ev Yourte en métal, peaux de moutons, cuit, texte et techniques mixtes par  Nil Yalter (1973)

Topak Ev  Yourte en métal, peaux de moutons, cuit, texte et techniques mixtes par  Nil Yalter (1973)

 

Eric SembachArticle écrit par Eric Sembach

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