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Quoi de neuf en Arles ?
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Septembre 2021 | Temps de lecture : 11 Min | 0 Commentaire(s)

À propos des rencontres de la photographie d'Arles – du 4 juillet au 26 septembre

La photographie est-elle condamnée à ce que l'on parle aussi souvent d'elle au passé ?

Évidemment, toute photo est, par essence, un moment passé, figé, que l'on convie à consommer au présent. Il y a un décalage d'entrée. À la différence de la peinture dont la temporalité peut facilement être expulsée.

Mais, lorsque l'on tombe sur un bref article consacré aux Rencontres d'Arles par le magazine L'Œil, on se dit, un peu naïvement sans doute, que l'on va découvrir de nouvelles raisons originales de demander au légendaire « petit oiseau » de sortir de son boîtier.

Mais non. Ces raisons ont ici aussi été remplacées par de grandes causes. Exemple. On pressent une nouveauté lorsqu'est évoqué le travail de Smith mais s'il est distingué par la journaliste Christine Coste, c'est parce qu'il « interroge notre époque à travers la question de l'identité et du genre. Traduisez : cette question travaille personnellement l'artiste dans son corps et c'est pour cette raison qu'il y a déjà un début d'art dans la sensibilité particulière qui sert ici de prisme pour regarder le réel.

En fait de nouveauté, on nous propose plutôt une révision estivale du Petit Guide Bienpensant de l'art socialement utile. Rappelons tout de même que Lou Reed a sorti son mythique album Transformer en 1972 et que sa photo de couverture ne serait pas ringarde en Arles. No comment. Disons donc qu'il y a là une logique de sélection relevant davantage d'un magazine people que d'une revue de critique d'art.

Lou Reed Transformer - 1972

Mais pourquoi pas ? Admettons que l'artiste et le sujet puissent compter au moins autant que la photographie elle-même. On va donc poser que certains titres de la presse artistique parlent d'art et que d'autres se concentrent sur l'actualité de l'art. Nous pouvons les aimer pour cela. Mais, quand on lit un compte-rendu des Rencontres 2021 absente la scène en 2020, on espère en ce cas de la fraîcheur à défaut de véritables nouveautés.

Une nouveauté comme « le rapport entretenu par Hugo depuis ses début » ? Oui, oui. Hugo, c'est très actuel. Tendance même. Surtout depuis la réouverture de la Maison Hugo au 6 place des Vosges. On nous promet en tout cas une « intéressante introspection ». Précision importante au cas où nous penserions que l'art se doit de nous apporter autre chose que ce que nous avons déjà en nous-mêmes. Frais comme quoi alors ? Comme la Nouvelle Vague des années 60 d'il y a 60 ans avec Raymond Gauchetier ? Frais comme une rétrospective ? Celle consacrée à Sabine Weiss ?

Il est beau de respecter les grandes œuvres et grands artistes du passé. C'est à partir d'elles et d'eux que l'art d'aujourd'hui peut se définir. Et donc exister. Mais il serait agréable d'apprendre en quelques lignes si l'on a raté quelque d'important sur le plan artistique lorsque l'on n'a pas pu assister à un événement comme les Rencontres d'Arles. De ce côté-là, c'est le néant. Comme si L'Œil n'imaginait pas que nous puissions nourrir de telles considérations. Ou, pire encore, comme si la presse était résignée à rendre compte de l'actualité d'un monde de l'art où plus rien ne bougerait. Le déconfinement vaut aussi pour le petit oiseau. Ne changeons pas de magazine. Passons à un autre article. Good luck à nos amis photographes.

Illustrations :
- Smith - Sans titre n° 001 Série Désidération - 2001 – 2019
- Lou Reed – Transformer - 1972

 

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