Dessin au fusain
Expression artistique emblématique du noir et blanc, le dessin au fusain existe dès la Préhistoire. Cet outil reste utilisé pour ses propriétés propices à tous les styles, notamment pour créer des esquisses. Les peintres et dessinateurs, débutants et confirmés, trouvent à travers le fusain un moyen d’exprimer leur sensibilité. Afin de proposer leurs œuvres au grand public.
La première forme d’expression artistique
Parce que le dessin au fusain reste sans doute le moyen d’expression le plus ancien et le plus brut, c’est aussi le premier outil utilisé en dessin. Propice en effet à toutes les formes d’art grâce à un simple bout de charbon, les hommes préhistoriques utilisaient déjà le fusain pour s’exprimer. Issu d’une simple branche de saule, dont on brûle la pointe en vase clos, ce dernier s’illustre pour ses contrastes. De la grotte de Lascaux, où la perspective et l’estompe faisaient déjà partie des techniques des premiers artistes, à Picasso : ces dessins au fusain se retrouvent à toutes les époques. Incontournable chez les dessinateurs et tous les peintres pour donner un cadre à leurs œuvres, le fusain est toujours présent.
Si aujourd’hui les techniques ont bien évolué et les outils sont plus perfectionnés, le charbon reste toujours l’élément essentiel. En calcinant une branche de saule, de bouleau ou de tilleul, le fusain permet de dessiner à peu près tout. Avec l’imagination comme seule limite, cette forme d’art utilise les ombres et les lumières avec un trait plus ou moins appuyé. Le noir et blanc possède sans aucun doute de nombreux avantages en termes de perspective et de jeu avec le clair-obscur, et le dessinateur peut jouer avec les effets de lumière et les contrastes. Des parois des grottes préhistoriques aux portraitistes des quartiers des Halles ou de Montmartre : le fusain a traversé les âges, les siècles et toutes les époques.
Le fusain à travers les âges
Parce que cet outil est particulièrement simple et bon marché, les dessinateurs en herbe comme les plus grands artistes peintres utilisent le fusain. Très caractéristique du mouvement, du clair-obscur et du noir et blanc, un dessin au fusain est toujours original et unique. Cette technique est même obligatoire en écoles d’art et fait partie des incontournables en termes d’apprentissage artistique. C’est alors sans doute parce que le fusain est issu du plus profond des âges, que le dessin est si populaire et démocratisé aujourd’hui.
La période la Renaissance, notamment, a fait du fusain une véritable discipline à part entière. De Vinci, Michel Ange ou Verrocchio, appréciaient particulièrement le fusain pour parfaire leurs esquisses. L’outil est alors utilisé comme première étape à une œuvre et reste une technique de base, qu’il faut savoir maitriser. Paysages, portraits, bandes dessinées : de nombreux modes d’expression sont possibles avec simple bout de bois !
Quel est le matériel nécessaire pour pouvoir dessiner ?
Comme le matériel se révèle particulièrement économique pour débuter dans le dessin, le fusain doit néanmoins être choisi avec soin. Il existe en effet plusieurs types de fusains naturels et de fusains classiques. Le fusain naturel se présente en 4 diamètres différents, à adapter selon le style désiré et la forme du dessin :
- De 2 à 3mm : fin ou mignonnette
- De 4 à 6mm : moyen ou petit buisson
- De 7 à 9mm : gros ou moyen buisson
- De 12 à 14mm : très gros ou gros buisson
- De 16 à 24mm : le plus gros diamètre disponible pour la scénographie entre autres choses
En bâton ou en fusain naturel, compressé ou non, carré ou mélangé avec du liant et de la poudre : le dessin au fusain suppose un matériel adéquat et procure de nombreux styles variés et différents. Ainsi, un dessinateur choisit d’abord son outil et son matériau en fonction de ce qu’il veut apporter à son œuvre. De même qu’il existe différents fusains, le papier et le support supposent également un choix :
- Un papier Ingres vergé : est le papier le plus courant pour le fusain et le plus fin pour des effets de transparence
- Le papier C à grain : possède un grain moyen standard
- Le papier pour aquarelles : utilisé surtout pour les plus gros grains
- Le papier « multi-techniques » : le plus adapté aux formes plus contemporaines et modernes
Quelques accessoires seront utiles aux dessinateurs débutants et sont utilisés par les plus confirmés des artistes. Le porte-crayon permet d’utiliser le fusain avec le diamètre le plus fin, pour ne pas se salir et être plus aisément tenu entre les doigts. Le taille-crayon, un affûtoir, un cutter ou un grattoir, s'avèrent indispensables pour tailler son fusain. Un appui-main est également utile pour ne pas toucher sa toile. Propre à la technique du dessin au fusain, l’estompe est le principal instrument des artistes et des peintres. Ce petit tortillon de papier pointu aux extrémités, permet d’étaler et d’homogénéiser son dessin. Afin d’obtenir des nuances de gris et travailler sur les ombres et les perspectives, l’estompe est un outil obligatoire.
De la Renaissance à l’Art contemporain
Esquisses, exercices, croquis, portraits, études : un dessinateur adapte son trait à son œuvre. Dans l’Histoire de l’art, le dessin au fusain a été privilégié par les peintres classiques, à l’instar de Prud’hon, comme par les Romantiques tels Goya ou Delacroix. Attesté en France depuis 1704, le fusain est une technique employée au milieu du XIXème siècle. Plusieurs postimpressionnistes majeurs, comme Seurat, Degas ou Redon, utilisaient ainsi le fusain pour leurs œuvres préparatoires. La série des Noirs, le pointillisme ou encore les maîtres du fusain, ont influencé des courants majeurs de l’art contemporain.