Edition de TITCHOU
ISBN : 979-10-326-0035-1
Prix du livre : 20.90 euros
Nombre de pages : 404
EDITEUR : 7ECRIT PARIS
http://7ecrit.com
Distribué par Amazon, Decître, Fnac
Il peut être commandé chez Cultura La Rochelle
Espace Culturel Centre Leclerc de Rochefort.
Résumé.
Titchou est un garçon de 10 ans qui vit modesement à la campagne, avec ses parents, son petit frère Mathieu et ses amis. Sa mère Ilana, rêve de quitter cette vie pauvre qui ne la satisfait pas. Aussi, persuade-t-elle son mari, Nic, d'accepter une proposition afin de participer à un concours à la fabrique de meubles de Trachen.
C'est au cours d'un premier déplacement dans cette magnifique ville que Titchou croise Lifarel, une jolie petite fille et Kalhany, une étrange femme.
Passionné par les contes et les mythes en tous genre, Titchou ne tardera pas à être mêlé à une histoire incroyable où il rencontrera des personnages insolites et mystérieux.
Accueilli comme un héro par tout un peuple d'elfes et autres créatures singulières, le petit garçon va découvrir ce qu'on attend de lui.
Pris au milieu d'un conflit sanglant, Titchou devra faire face avec courage alors que le sort de tout un monde repose sur lui.
Il lui faudra faire un choix difficile dont dépendra son avenir et celui de son univers.
Titchou Extrait 1
23 mars.
La matinée s’annonçait glaciale. Titchou enveloppé dans son épaisse parka avançait rapidement. Chaque enjambée repoussait l’assaut des spirales givrantes lancées par le vent. Ses petites mains étaient violacées malgré les gants de laine qui les protégeaient. Saluant Gilles, le boulanger, Titchou, épuisé par sa longue nuit de labeur, ne l’entendit pas lui offrir un savoureux pain au chocolat chaud.
Le clocher sonna six heures, il pressa le pas. Il ne lui fallait pas manquer l’appel à l’école Sainte-Anne. Derrière lui, cherchant sa pitance dans les poubelles, un vieux loup cachait son abominable carcasse décharnée, l’esprit envahi par la peur d’effrayer l’homme qui aurait pu croiser son chemin. À travers les longues rues désertes, chaque nuit, il errait, happé par les bruits de la ville endormie et heureuse, durant des heures chaudes et douillettes, ignorant la mort qui le guettait.
Le vieux loup, intrigué, en apercevant ce petit être seul, se faufila entre les ombres fuyant l’aurore, il suivit l’enfant. Titchou sentant un regard peser sur lui se retourna. On le surveillait ! Il accéléra le pas, se cacha derrière un muret. Il attendit un bref instant, ne décelant aucun mouvement, il se releva. Le roulis de quelques cailloux l’obligea à s’accroupir de nouveau, se réfugiant entre deux conteneurs qui purent amplement dissimuler son corps squelettique. Il observa minutieusement les alentours, cherchant à découvrir la provenance de chaque bruit, il s’assit, ses paupières tombèrent avec force sur ses yeux envahis par la fatigue. Il s’endormit.
Le vieux loup, investi d’une nouvelle mission, s’approcha, se couchant à ses côtés. Sa maigre carcasse ne pouvant le réchauffer, il offrit son épaisse fourrure moelleuse et son amour, protégeant ce petit être perdu des affres dévastatrices d’une aube naissante. L’animal s’assoupit, laissant trainer une oreille. Ils ne savaient pas en cet instant, ayant pour charge une meute, dans le passé pour l’un, dans l’avenir pour l’autre, que leur destinée les lierait pour l’éternité.
Extrait 2
Titchou baissa la tête, n’osant croiser le regard de sa mère. Il la détesta en cet instant. L’envie de devenir riche semblait avoir effacé les tendres sentiments qu’elle portait à sa famille. Il participa à quelques corvées et décida de se retirer dans sa chambre. Il s’affala sur sa couette moelleuse, les bras croisés, les yeux rivés au plafond comme une abeille dans un pot de confiture. Il se releva doucement, fit la moue, poussa lentement la porte de l’armoire.
Alors qu’il saisissait le livre, une singulière lueur transperça les rideaux, illuminant la clé dissimulée sous le lit. Titchou s’allongea, prit une grande inspiration comme pour se donner du courage, l’ouvrant d’un geste brusque.
— Très bien ! Allons-y.
Les pages tournèrent, s’arrêtant sur l’illustration.
— Je rêve ! Ce sont Lifarel et Kalhany. Que font-elles dans ce conte ?
Il découvrit Antiachore. Un village sans histoire qui traversa le temps jusqu’au jour où, une fillette disparut mystérieusement. La ville se vida peu à peu. Elle s’endormit, s’abandonnant aux années. Celles-ci effacèrent chaque maison, chaque trace de vie humaine. Apparut alors une vaste prairie fleurie. Une cascade naquit des pluies abondantes et de la fonte des neiges. Elle dévalait une petite colline dessinant à son pied un lac miroitant la lueur de chaque étoile du ciel. Des arbres aux formes étranges et mouvantes ombragèrent les jours ensoleillés des étés qui se succédèrent. Une riche faune composée, entre autres, de grands cerfs blancs conféra sa noblesse à la forêt mystérieuse qui s’épaississait au fil du temps. Les loups, chassés par les hommes, trouvèrent refuge en ces lieux paisibles. De curieux êtres vinrent animer cet endroit magique. Des lutins portant des chapeaux en forme de champignon, travaillant de l’aube jusqu’à la nuit, veillaient à la tenue de la prairie. Ils étaient à la fois bâtisseurs, bucherons, forgerons, jardiniers. Ils avaient construit un village en bois au pied du plus grand et du plus vieux chêne. Les elfes se déplaçaient dans les branches des arbres centenaires en virevoltant dans les airs.
Tous les 24 décembre, le petit peuple enchanté choisissait un humain, lui apportant pendant une année l’aide demandée, mais celui-ci devait trouver la porte qui reliait leurs deux mondes. Cette clé était remise en cadeaux par Lifarel, la fée musicienne.
Titchou, après quelques secondes, referma le livre en expirant. Il poussa un soupir empli d’incertitude, doutant de toutes ses facultés.
— C’est une histoire brindezingue !
Il renversa la tête sous le lit, retournant l’énigmatique objet du bout des doigts, l’inspectant avec curiosité et méfiance. Il grimaça.
— Comment trouver une porte dans une ville aussi grande ?
Il lui fallait réfléchir. Ses pensées vagabondèrent, arpentant les édifices insolites, les lieux lui paraissant étranges. Un crissement de pneus le tira de son mystérieux voyage. Il sursauta lorsqu’il entendit, sa mère répéter :
— Seigneur, c’est impossible !
Il dévala l’escalier.
— Dépêche-toi ! Prends ton manteau et va dans la voiture.
— Mais maman, que se passe-t-il ?
— Tais-toi et fais ce que je t’ordonne !
Extrait 3
Les trois montures s’élevèrent dans le ciel. Le cœur de Titchou se serra, car il abandonnait pour une nouvelle nuit Math, le laissant dans le froid, alors qu’il se trouvait si près de lui. Mais la sagesse ordonnait le retrait et l’attente. Les larmes coulaient, renforçant sa détermination à vaincre ce monde dit paisible et merveilleux. Son sommeil fut secoué de cauchemars, de rêves étranges, il voyait sa mère et son père. Cet engouement pour le fantastique avait entraîné Math dans une aventure dangereuse, il mesurait à présent tout le poids de son égoïsme. Il n’avait pas accepté cette expérience pour sa famille, mais pour lui, car il voulait échapper à son existence de gosse gâté par la vie et qui s’ennuyait. Il ne fallait plus que cela arrive, il devait couper ce lien entre les deux mondes sans en détruire un seul. Il s’éveilla en sueurs. Aonghas dormait, Brim ronflait, le Gaul ouvrit un œil, observant Titchou. Il le referma, il sut en cet instant qu’il avait enfin compris le véritable sens de sa mission..